Un «supermarché virtuel», sorte de «mini Amazon local», réunissant une quarantaine de commerçants de Limoges (Haute-Vienne), va ouvrir sur internet jeudi 5 novembre pour aider les commerces pendant le confinement, a-t-on appris auprès de l'association «Pignon sur Rue 87», initiatrice du projet. Intitulé «Shop in Limoges», ce service réunit des métiers de bouche mais également des commerces qualifiés de «non essentiels» comme des fleuristes, des coiffeurs ainsi que trois librairies indépendants. Une initiative comparable à un «mini Amazon local», selon Jean-François Pailloux, à la tête de l'association organisatrice Pignon sur Rue 87.
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«Le client peut effectuer un choix parmi des milliers d'articles envitrine, charge à nous de les rassembler dans un lieu de stockage, pour ensuite les livrer au particulier dans un rayon de 30 kilomètres autour de Limoges. Il est possible également de venir récupérer sa commande» au local en centre-ville, a-t-il expliqué.
«Tous les moyens sont bons pour obtenir un peu plus de visibilité», se félicite Sébastien Lavy, directeur de la librairie Page et Plume qui s'est dit affecté par la fermeture des commerces culturels. «On avait l'impression que tout le monde pouvait vendre des livres, sauf les libraires. Honnêtement, on a eu du mal à comprendre. Cette idée a été la bienvenue», a-t-il ajouté. «Nous mettons une sélection de quelques ouvrages sur ce site. Si le client veut aller plus loin, il lui suffit de cliquer sur le lien renvoyant à notre site, où sont proposées 50 000 références. Grâce à cette visibilité accrue sur internet, nous pouvons toucher des gens qui comptaient au départ acheter seulement de l'alimentaire», a expliqué le libraire.
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Chez Rêv'en Pages, autre librairie indépendante, ce supermarché virtuel et local «renvoie un message positif en mettant en avant un esprit de corporation, une solidarité des commerces du centre-ville», selon la responsable Claire Hédin-Vignaud. Le concept de «supermarché virtuel» était né en avril, lors du premier confinement, tout en restant au stade embryonnaire. «Cela était folklorique», reconnaît Jean François Pailloux. «Cette fois, le projet est beaucoup plus abouti». «Se regrouper pour avoir une visibilité forte sur internet est aujourd'hui encore, plus qu'hier, une nécessité. La digitalisation ne doit pas être envisagée au niveau de chaque commerce, chacun dans son coin mais d'une manière collective», estime ce patron de deux boutiques en centre-ville de Limoges, pour qui l'avenir, voire la survie des petits commerces délaissés des centre-villes, réside dans ce type d'initiative.
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