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Sandrine Reinert prend les rênes de Jellyfish en France, qui réunit Tradelab et Uptilab. Pour Stratégies, elle revient sur les objectifs de ce nouveau groupe et son positionnement.

Vous arrivez à la tête de Jellyfish France, quelle est votre mission ?

Après le rapprochement de Tradelab et Uptilab à l’automne, et le rachat par Jellyfish, tout le groupe change de nom et s’appelle désormais Jellyfish. La marque Tradelab ne disparaît pas mais identifiera notre entité technologique. Mon rôle sera essentiellement managérial, pour coordonner toutes les équipes, et construire la marque Jellyfish en France.

Comment le groupe va-t-il fonctionner ?

Nous avons beaucoup travaillé pour constituer une gouvernance décentralisée. Nous avions une forte complémentarité géographique, avec Jellyfish très présent au Royaume-Uni et en Asie, et Tradelab, actif en Europe. Le but est de nourrir chaque pays des compétences des autres. Les collaborateurs fonctionneront en réseau, avec un référent local qui répond aux spécificités de chaque marché. Les experts, répartis sur le réseau, aideront chaque équipe à monter en compétence. Nous nous positionnons en tant que partenaire digital large, sur un plus grand terrain de jeu désormais, avec plus de 300 personnes expertes du paid média (Tradelab), et que Jellyfish vient compléter sur le SEO, le display, mais aussi le développement d’applications, de sites web, de créa et de contenu. Nous répondons ainsi à différentes problématiques : le conseil, la stratégie et la techno.

Quelle est votre rôle auprès des annonceurs exactement ?

Les annonceurs sont à un moment particulier. Ils ont eu tendance à se suréquiper, avec beaucoup de partenaires différents. Mais les technos sont-elles interopérables ? Notre rôle est de faire que les outils se parlent entre eux et les équipes, entre elles. Aider à désiloter et faire monter en compétences les annonceurs sur les outils. Nous aidons à orchestrer leur stratégie en développant les surcouches techno qui rendent tout plus fluide et compatible.

Mais « orchestrer la stratégie », c’est aussi le positionnement des agences médias ? Ce sont vos concurrents directs ?

Notre concurrent direct – et ce n’est pas un secret puisqu’il l’a lui-même ouvertement déclaré -, c’est davantage S4 Capital, un modèle formé par Martin Sorell après son départ de WPP. Le but est de défier les modèles traditionnels d’agences et de cabinets de conseil, en entrant par la technologie. Les agences traditionnelles n’apportent pas encore la valeur qu’elles souhaiteraient auprès des annonceurs. Elles se sont fait dépasser sur la problématique de l’ad tech. Nous, nous avons 10 ans d’expériences sur le sujet. Cette transformation chez l’annonceur, ce n’est pas qu’une question de synchronisation ou de coordination, il faut aussi bien comprendre les plateformes pour créer de la valeur. Quand tous vos stacks technologiques s’unifient, c’est là que vous faites la différence.

Vous appartenez capitalistiquement à un éditeur, Webedia. Ce n'est pas un problème pour les annonceurs ?

Notre actionnaire est Fimalac, le propriétaire de Webedia, qui, pour des raisons de consolidation financière, nous a réunis avec Webedia. Mais nous n’avons aucun lien, ni technologique, ni de business avec eux. C’est un éditeur efficace, traité comme tous les médias. Votre question est une vision très française, car Webedia est surtout présent en France.

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