Trois entretiens, deux jours d'épreuves physiques, une observation par une psychologue comportementaliste... Les douze salariées de La Poste qui concourront cette année au Rallye des Gazelles ont été scrutées à la loupe avant d'être sélectionnées pour participer à cette course automobile exclusivement féminine dans le désert marocain. C'est que depuis trois ans, La Poste profite de cet événement, dont elle est partenaire, pour «repérer des talents féminins» et des caractères au sein de son entreprise.
Le principe: toutes les salariées permanentes du groupe peuvent candidater, quel que soit leur rang hiérarchique et, à la suite de six mois de tests et d'entretiens, douze sont retenues. A la clé, «il n'y a pas de garantie de promotion mais c'est quelque chose qui est très valorisé dans notre entreprise», explique Sylvie Savignac, directrice diversité et égalité des chances à La Poste.
Cette année pour la première fois, un entretien avec un responsable des RH a été ajouté au processus de sélection. L'entreprise compte ainsi contribuer à briser le «plafond de verre» qui existe à La Poste, où 26% seulement des cadres dirigeants sont des femmes. «Il y a une conjonction de deux phénomènes: d'une part, des femmes qui surdimensionnent les difficultés et n'osent pas demander plus de responsabilités, et d'autre part, des recruteurs qui réclament des compétences que l'on dit masculines», observe Sylvie Savignac. Le Rallye des Gazelles est ainsi une manière de démontrer aux deux côtés que les femmes sont aussi capables que les hommes. L'objectif de La Poste est d'atteindre les 30% de femmes cadres dirigeants d'ici 2015.
Outil de communication
Un défi et une récompense qui ont tenté près de six cents salariées cette année, contre vingt lors de la création de ce partenariat en 2004. «Cela faisait longtemps que j'y pensais, explique Hélène Lindmann, responsable client à la Poste depuis 2001, mais cette année c'était le bon moment entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle.» Cette mère de deux enfants de 44 ans est motivée par l'aspect sportif et humain de l'opération. Hélène Lindmann, qui sera navigatrice (copilote) et estime que le rallye «fait sortir tout le monde de son train-train», y voit un apport: «l'art de décider, il faudra que je prenne des décisions très rapidement.»
Comme les onze autres élues, âgées de 26 à 46 ans, elle a suivi une semaine de formation: conduite, navigation et... media training, car cette opération est aussi un outil de communication d'entreprise. «En interne, beaucoup d'événements sont organisés pour encourager nos gazelles, et en externe, l'histoire de ces postières qui partent faire une course dans le désert intéresse la presse, surtout régionale», détaille Sylvie Savignac.
