événementiel
Le Women's Forum se tient à Deauville jusqu'au 18 octobre. Véronique Morali, sa présidente, revient sur l'évolution de cet événement qui entend défendre la cause de femmes dans le monde.

Du 16 au 18 octobre, c'est reparti pour le Women's Forum à Deauville (Calvados). Un événement qui s'est imposé depuis 2005 comme le rendez-vous des femmes décideurs. Cette année, le «Davos des femmes» attend 1 300 participants, dont 80% de femmes, venant de 80 pays. Après le thème de la croissance en 2012 («A la recherche d'une croissance 360»), le fil conducteur de cette année est : «Un monde ouvert: compétition, coopération, créativité»... Le point sur la neuvième édition avec Véronique Morali, présidente de Fimalac Développement et du Women's Forum, depuis le rachat de l'événement en janvier 2011 par Publicis Groupe.

 

Ces cinq dernières années, la cause des femmes a gagné les esprits dans les groupes français (féminisation croissante des conseils d'administration, du management). Y a-t-il encore besoin d'un Women's Forum?


Véronique Morali. Oui, parce que notre mission est d'éveiller les consciences par rapport à la cause des femmes, et ces objectifs évoluent au fil du temps. Au lancement du Women's Forum, personne ne parlait des réseaux féminins, et nous étions les premiers à donner la parole à des femmes dans de grandes tribunes internationales. Je suis sûre que l'on a réussi à déverrouiller un certain nombre de sujets et j'espère que l'on a modestement contribué à la création du ministère des Droits des femmes, à la mise en place des quotas dans les conseils d'administration... Maintenant, il n'y a pas de magicien de la cause des femmes et il y a encore beaucoup à faire, en particulier dans les pays en voie de développement. D'ailleurs, les 6 et 7 décembre prochain, nous organisons un Women's Forum en Birmanie; c'est la première fois qu'un rassemblement de femmes se tient dans ce type de pays. Nous voulons faire évoluer les mentalités, donner la parole, aider les femmes à progresser...

 

Pour les grands groupes qui vous accompagnent, cet événement n'est-il pas juste une façon de se racheter une conscience sur la question de la mixité?


V.M. Non, les grands groupes internationaux, qui sont nos partenaires sur le Women's Forum, veulent montrer qu'ils se mobilisent sur ce sujet, qu'ils sont plus ouverts en matière de mixité et envoient des signaux positifs à l'externe comme à l'interne. La plupart d'entre eux sont en pointe sur le sujet et font déjà de réels efforts vis-à-vis de leurs salariés. Ces sociétés ne nous soutiennent pas juste pour se dédouaner.

 

Au fil des ans, il y a moins de conférences sur le plafond de verre, le «réseautage»... Est-ce parce que les femmes ont une meilleure connaissance de ces sujets?


V.M. C'est vrai que les femmes sont plus à l'aise avec ces thèmes aujourd'hui. Il faut dire qu'il y a eu aussi un fort développement des réseaux féminins ces dernières années. Au Women's Forum, il n'est plus question de parler pendant deux jours et demi uniquement de la cause des femmes. D'ailleurs, depuis que Maurice Lévy m'a confié la présidence de l'événement, il y a trois ans, j'ai voulu l'ouvrir davantage sur le monde économique et social. Issue moi-même de l'entreprise, je considère que les femmes ont leur mot à dire, en tant qu'acteur de l'économie, sur des sujets comme le big data, l'open data, l'open innovation.
Néanmoins, il y a toujours de nouvelles participantes (30% l'année dernière), qui sont en demande de conseils pour réussir leur carrière. De fait, il y a aussi, cette année, des conférences sur des thèmes comme concilier vie professionnelle et vie privée, les réseaux.


Quels intervenants devraient marquer cette neuvième édition?


V.M. Bertrand Piccard, l'aéronaute suisse (projet d'avion solaire Solar Impulse) sur la créativité, Mary Goudie, membre de la Chambre des Lords britannique et présidente du Women Leaders' Council to Fight Human Trafficking aux Nations unies, ou encore Ann M. Fudge, membre du conseil d'administration de General Electric, Novartis et Unilever, et présidente des programmes américains du comité consultatif de la fondation Bill & Melinda Gates... Et puis l'indienne Meena Ganesh, CEO de la plateforme Growth Story qui accompagne des start-up...

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :