Tribune
Tribune de Florence de Goldfiem, directrice de la communication de Groupe Renault.

«Je crois que l'automobile est aujourd'hui l'équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques: je veux dire une grande création d'époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s'approprie en elle un objet parfaitement magique.» Ces lignes de Roland Barthes datent de 1957 et restent parfaitement d'actualité. Il suffit de fouler les allées du Mondial de l'automobile pour constater cet engouement toujours vibrant.

A l'époque de Roland Barthes, l'automobile représentait l'incarnation de toutes les valeurs positives de la modernité: le progrès et l'ascension sociale, l'intégration, la prospérité, la liberté individuelle, l'autonomisation des femmes, l'évasion, le rêve. La vitesse et la puissance étaient sublimées. L'automobile était une merveilleuse héroïne, et jouait les premiers rôles au cinéma. Aujourd'hui, pour les trois quarts de l'humanité, l'automobile demeure un rêve. La montée en puissance des classes moyennes se traduit par l'accroissement du taux d'équipement, qui lui-même constitue un facteur de développement économique. L'automobile contribue aussi à l'amélioration de la sécurité, quand elle remplace par exemple les deux-roues ou les tricycles qui sillonnent les chemins et les routes chinoises, indiennes, indonésiennes ou africaines. Enfin, l'automobile est un objet aspirationnel. En témoignent les grandes fêtes automobiles gratuites qui alternent parades de véhicules historiques, courses de voitures de sport et démonstrations de Formule 1: les spectateurs s'y pressent en famille par centaines de milliers.

L'automobile est ainsi en passe d'écrire de grandes histoires autour de la révolution écologique. L'exemple le plus radical est celui du véhicule électrique, solution qui fait rimer écologie et qualité de vie. L'automobile sait aussi écrire des histoires généreuses et solidaires. La mobilité est une condition première de l'accès à l'emploi. Mais le budget nécessaire empêche de nombreuses populations fragilisées de pouvoir exercer une activité professionnelle. Pour répondre à ces difficultés, Renault a créé le programme Mobiliz, qui permet à ces personnes d'accéder à la mobilité automobile. Enfin, force est de constater qu'elle est devenue elle-même un objet high-tech et connecté. La connectivité et le développement des applications pour smartphone permettent le développement de nouveaux services de mobilité – c'est le cas du covoiturage, de l'autopartage, du libre-service, de l'électromobilité – fournissant des solutions intermédiaires au transport traditionnel. Et la voiture autonome, qui était un objet de science-fiction il y a quelques décennies, est en train de devenir une réalité.

Après la révolution du moteur à explosion, nous vivons aujourd'hui la deuxième révolution de l'automobile autour des véhicules propres et la troisième révolution autour de la voiture connectée et autonome. Pour le monde émergent, comme pour le monde occidental, l'automobile a encore de grandes histoires à écrire. Chères à Roland Barthes, la magie et la passion automobile n'ont pas dit leur dernier mot !

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