Alors que nous passons de la France télé à la France Twitter, la fièvre digitale s'étend avec les poussées de You Tube, Le Bon Coin, Amazon… Avant les nouvelles vagues Beach Mint, Shoedazzle… Notre société, notre économie, la relation du public avec les médias et les marques se transforment. Les Français perçoivent de plus en plus celles-ci à travers leurs apparitions médiatiques, leurs sites Internet, l'avis des internautes, leurs tweets et de moins en moins via les imprimés publicitaires. La transformation digitale de notre société s'accélère: les points de contacts deviennent des points de vente, et vice versa, les marques des médias et/ou des points de vente; les points de vente des médias, les médias des points de vente et/ou des bars, des restaurants… La seule limite au développement de nouveaux concepts de marques étant l'imagination.
Le multicanal s'impose, le drive dans la grande distribution déroule plus de 49% en nombres d'unités en 2013 et devient un nouvel espace de liberté, de compétitivité. Le pur e-commerce n'est pas en reste, avec plus de 13,5% en valeur l'année passée. Cette «netamorphose» nous conduit en «datamorphose». Nous voilà entrés en «datacratie», sans la data plus de salut et plus de salut sans y laisser sa data. Sa data, ma data, ta data? Qu'importe la propriété, seule importe l'utilité. La data, fille de netamorphose engendre sa propre révolution.
Tous gagas de data. La presse assume enfin son statut de premier média communautaire et réinvente sa commercialisation via la donnée. La mutation est en cours et attendue. Carrefour, avec ses 600 millions de passages en caisse par an et ses 13,7 millions de porteurs de cartes en France, a lancé, à l'instar de Walmart aux USA, son offre média. Apple a aujourd'hui accès à plus de 600 millions de cartes de crédit via Itunes. Son application de commerce électronique est la quatrième aux USA, derrière Amazon, Ebay et Groupon. Au pays de la libre entreprise, de la «libre collection» de la data, les assurances récoltent déjà les fruits du «pay as you drive» via des applications embarquées. Les constructeurs automobiles les plus «hype» valorisent déjà leurs possesseurs auprès de tiers via des trackers de data embarqués, «buy as you drive»…
Ruée vers la data, nouvelle or numérique. Pour Henri Verdier, chef de la mission gouvernementale Etalab [sur l'ouverture des données publiques et le développement de la plate-forme française Open Data], «la révolution de la donnée est la troisième étape de la révolution numérique. Après l'informatique, puis l'Internet, elle aura un impact tout aussi imprévisible et tout aussi important.» Dans le monde médias, nous sommes passés du médiaplanning au dataplanning, la créativité s'élève désormais à la puissance des algorithmes développés sur mesure pour les marques. Avant, seul le monologue, le «one to many» avait la puissance. Aujourd'hui, c'est le dialogue, le «one to one» qui s'élève à la puissance infinie avec la big data. De la netamorphose à la datamorphose, notre écosystème médias est en transformation accélérée. Il est temps de passer de la ligne Maginot de l'info en silo à la ligne imaginaire de l'info en réseau.
La big data, aujourd'hui, c'est toutes les données médias en France, une information exhaustive, une énergie nouvelle pour écrire une nouvelle odyssée du monde des médias. Une porte ouverte sur l'innovation, un pas vers le «corporate venture». Editeurs de logiciels, start-up, plateformes… Si vous voulez participer à la ruée vers l'or numérique, c'est open, c'est maintenant.