Le baromètre de perception de la qualité des programmes que livre le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), à partir d'un sondage BVA réalisé en novembre 2013 auprès de 2 003 Français, est peu encourageant. Pour cette deuxième vague annuelle, que nous publions en exclusivité, la part de satisfaits a tendance à baisser tant pour les programmes TV (30%, –2 points) que pour les émissions de radio (65%, –3 points). Le média parlé passe de la note moyenne de 7,06 à 6,97 sur 10, tandis la télévision confirme un médiocre 5,38 sur 10 après un passable 5,52.
«C'est une dégradation, mais elle n'est pas énorme et elle correspond à la baisse générale du moral des Français», estime Françoise Laborde, conseillère du CSA. Parmi les (relatifs) motifs de satisfaction pour la télévision, arrivent en tête le respect de la langue française (45%, –9 points), la capacité à informer (43%, –4pts) et la faculté de faire découvrir et de cultiver (41%, –3pts). La radio s'impose pour sa capacité d'informer (63%), son respect de la langue (52%), la distraction amenée par les programmes (51%) et leur variété (50%), des items en diminution de 1 à 5 points.
Des services VOD encore peu utilisés
Les interviewés confirment qu'ils se satisfont du nombre de chaînes et de stations reçues. «Les six nouvelles chaînes n'ont pas pulvérisé les scores. On est passé d'une note de satisfaction de 7,15 à 7,2 entre 2012 et 2013», remarque Françoise Laborde. De même, la haute définition (HD) n'a d'incidence sur le choix du programme que pour un Français sur cinq. Parmi les émissions les plus appréciées à la télé: les magazines d'information et documentaires (63% de satisfaits, –4 points), les émissions culturelles (51%, –1pt), les JT et émissions politiques (46%, –5pts), les séries ou fictions étrangères (46%, +1pt) et les émissions sportives (40%, –7pts). Dans le même temps, en dépit de fortes audiences, 39% considérent qu'il y a trop de séries étrangères (+2 pts) et 79% trop d'émissions de télé-réalité (+4pts).
En radio, l'information reste plébiscitée (64% de satisfaits, –5 points), devant les émissions culturelles (56%, –1pt) et la libre antenne (49%, –1pt). Le média est aussi perçu comme plus représentatif de la diversité que la télé, tant sur le plan de l'égalité hommes/femmes (71% vs 64%) que sur les origines (60% vs 48%). Les deux médias se rapprochent sur la perception d'une maigre place donnée aux populations fragilisées (41% vs 37%).
Au chapitre des consolations, 73% les gens reconnaissent la signalétique jeunesse du CSA. Et 80% n'utilisent jamais un service de vidéo à la demande. «Il y a une marge d'amélioration pour les chaînes et les opérateurs qui ont intérêt à valoriser ce type de visionnage», observe Françoise Laborde.