Nicolas Sarkozy, Carla Bruni, Pierre Guyot, confondateur d'Altlantico, Jean-Michel Goudard, conseiller de l'ancien président, jusqu'à Patrick Buisson en personne. Plaintes, référés… les actions en justice pleuvent comme à Gravelotte depuis la publication par Le Canard enchaîné et la diffusion par le site Atlantico, le 4 mars, des enregistrements pirates réalisés par Patrick Buisson lorsqu'il conseillait Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
Mauvaise passe pour ce dernier, en pleine «reconquête», mais aussi pour l'UMP après la séquence Copé-Bygmalion. Selon un sondage BVA pour I-Télé et Le Parisien du 8 mars, 86% des Français, à gauche comme à droite, estiment que cette affaire est grave. «Ce chiffre, déjà considérable dans l'absolu, l'est encore plus en comparatif… De nombreuses informations, extrêmement médiatisées et présentées comme des “affaires” graves par les médias, ne sont pas jugées comme telles par les Français. Dernier exemple en date: le coup de sang de Manuel Valls à l'Assemblée nationale n'était jugé grave que par 38% des Français», rappelle BVA.
«Nicolas Sarkozy est certes une victime, mais les enregistrements, largement diffusés, ne renvoient pas de lui une image positive», ajoute l'institut. Les 8% de Français déclarant que l'affaire a dégradé l'image de l'ancien président la République, ce n'est pas anodin, selon BVA: «Ces chiffres peuvent se concrétiser par une baisse de sa popularité dans les semaines à venir.»
Impact négatif pour tous les politiques
Une observation corroborée par l'Ifop dans un sondage publié le 9 mars par Sud-Ouest dimanche. Les révélations concernant Nicolas Sarkozy provoquent également l'inquiétude de 63% des sympathisants UMP, «dont on sait qu'ils sont nombreux à souhaiter son retour d'ici 2017«, précise l'institut. Près de 7 Français sur 10 se déclarent «navrés» par l'affaire Buisson et plus de la moitié «choqués» par ses pratiques, 48% se déclarant même «inquiets».
Or, Nicolas Sarkozy doit déjà faire face à une avalanche de dossiers judiciaires: accusation de financement libyen de sa campagne de 2007, sondages à l'Elysée sans appels d'offres, soupçon de trafic d'influence et violation du secret de l'instruction dans l'affaire Bettencourt et entente illicite présumée dans l'arbitrage Tapie pour le dossier de la vente d'Adidas.
L'enquête de l'Ifop montre ainsi que 57% des Français jugent que toutes ces affaires récentes, enregistrements clandestins de Patrick Buisson compris, ont un impact négatif sur l'image qu'ils ont du personnel politique. Ils sont 44% à déclarer qu'elles ont des conséquences négatives sur l'opinion qu'ils ont de Nicolas Sarkozy, contre 48% affirmant qu'elles n'ont pas d'impact et 8% qu'elles ont un impact positif.