A quoi servent les relations publics? A initier, fluidifier, renforcer ou déployer les relations entre une organisation, publique ou privée, et ses parties prenantes. Mille et une subtilités viennent agrémenter ce postulat simplifié, mais l'essentiel est là. Quant à l'état de l'opinion, protéiforme, il vient couronner de succès, ou non, le dispositif relationnel mis en place. Car modeler l'opinion… voilà bien l'objectif final des RP. A l'heure à laquelle chercher des boucs émissaires et railler les médias sont un sport national, ces derniers sont-ils (toujours) l'un des meilleurs moyens pour forger ou infléchir l'opinion?

Alors il y a l'écume, celle qui tombe du haut de la lame, blanchit le bord de mer, vient s'écraser bruyamment sur vos pieds pour finir par s'enfoncer dans le sable et disparaître. L'écume est la voix des «nonistes» pour qui les médias sont entre les mains d'une poignée «d'insiders» et, de surcroît, dont les rédactions sont estampillées d'incompétence, de légèreté et de parti pris. En synthèse… une confiance quasi inexistante et une perception plus que négative.

Et puis il y a la lame. Celle qui vient de loin et ne s'arrête jamais. Celle qui soulève, un temps, la surface de l'eau pour la transporter ailleurs. La lame est la voix de celles et ceux qui croient à une presse garante du sceau démocratique. Elle est aussi celle des lecteurs, des téléspectateurs ou des auditeurs qui, chaque jour, par millions sont à l'affût des nouvelles du monde.

Alors oui, bien entendu, le digital est venu fortement bousculer les codes de l'immédiateté, de la clarté ou encore ceux de la mémoire collective. Il est aussi à l'origine d'une révolution en profondeur, désormais bien avancée, des modèles économiques des médias traditionnels, de la façon dont l'information est partagée et de la manière dont les journalistes appréhendent leur métier. Mais les médias continuent d'enquêter, d'informer ou de distraire les citoyens. Ils poursuivent aussi et inlassablement le tissage, indispensable, du lien social.

Alors avant de jeter le bébé avec l'eau du bain, imaginons un quotidien sans radios, sans télévisions, sans journaux ni magazines. Avec pour seule connexion sur le monde… un device relié à tout un chacun transformé, pour l'occasion, en journaliste. Mettre alors, par voie de conséquence, les algorithmes en fusion pour dénicher l'information qui aura été la plus partagée.

Caricature? A peine… In fine, oui, le digital a modifié en profondeur le rapport que nous avons à l'information, mais s'informer et partager une information fiable, pérenne et utile demeure, encore et pour longtemps, l'un des outils majeurs du «vivre ensemble», d'une part, et l'un des meilleurs moyens de densifier sa connaissance sur à peu près tous les sujets, d'autre part.

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