L'année2014 commence à peine que le paysage médiatique français est déjà en émoi ! Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse vont acquérir 65% du Nouvel Observateur pour environ 13 millions d'euros. Ce faisant, ils répondent à l'appel lancé en décembre par son actuel propriétaire, Claude Perdriel, et confirment leur intérêt pour l'industrie de la presse.
Si cet événement pourrait susciter son lot d'interrogations et de craintes habituelles quant à la concentration des médias, le marché se doit d'accueillir la nouvelle avec enthousiasme.
En effet, il ne faut pas y voir un simple sauvetage ou une passation de pouvoir, mais bien le signe de l'incroyable vivacité de la presse, qui semble s'offrir une nouvelle jeunesse.
Malgré un contexte difficile, le secteur poursuit sa réinvention à marche forcée, une tâche ardue mais dans laquelle il est épaulé par des patrons passionnés. Ainsi, l'année passée a vu le lancement de nombreux titres qui ont su trouver leur public et les vingt-cinq offres de rachat des magazines du groupe Lagardère montrent que ce média conserve, plus que jamais, sa valeur aux yeux des entrepreneurs, et notamment ceux issus du monde numérique, à l'instar de Jeff Bezos qui rachète The Washington Post.
L'arrivée de nouveaux actionnaires apportera un nouveau souffle à L'Obs, qui doit aujourd'hui accélérer sa mue. Une plus forte capitalisation du secteur est désormais nécessaire afin qu'il puisse investir dans les talents et les nouvelles technologies, et achever de transformer son modèle économique.
A ce titre, le travail effectué au sein du groupe Le Monde, sous l'impulsion de Louis Dreyfus, est impressionnant. Si le quotidien du soir a traversé une année 2013 difficile, il a réussi son virage numérique et su se diversifier avec succès. Avec le savoir-faire de Rue 89, Le nouvel Obs possède un beau potentiel digital à valoriser et pourrait même, à terme, constituer avec les sites du Monde un nouveau géant français des médias en ligne.
Enfin, la reprise de ce newsmagazine légendaire fait également écho à la montée d'une nouvelle génération de patrons tricolores engagés, qui ont foi dans la presse comme dans l'économie de leur pays. Une bouffée d'énergie en ces temps moroses !