93% considèrent que les Roms s’intègrent mal en France

Les nombreuses polémiques autour de l'intégration ou de l'expulsion des Roms de France ont fait de cette population le sujet phare de l'actualité de septembre et octobre. Avec une flopée de sondages à la clé. Ainsi le 28 septembre, une enquête de BVA pour I-télé et Le Parisien montre que 77% des Français donnent raison au ministre de l'Intérieur Manuel Valls lorsqu'il affirme que «seule une minorité [de Roms] cherche à s'intégrer». D'ailleurs, 93% considèrent que les Roms s'intègrent mal dans la société française.

Après l'interpellation de la jeune Leonarda, le 9 octobre, les Français sont 74% à «approuver la position de Manuel Valls dans cette affaire» et 65% à s'opposer à une annulation de l'expulsion de la famille rom (sondage BVA du 19 octobre pour I-télé et Le Parisien).

Contrairement à celles du Président et du Premier Ministre, la popularité du ministre de l'Intérieur sort renforcée de ces deux épisodes avec 56% d'opinions favorables dans le baromètre Ipsos-Le Point du 14 octobre, dont il occupe la première place (+8 points).

Ces chiffres mettent en lumière «un réflexe lié à la crise, faisant de l'Autre un bouc émissaire», explique Arnaud Dupui-Castérès, président de Vae Solis. Un «repli sur soi» qui coïncide avec une «droitisation de la société», confirme Céline Bracq, directrice adjointe de BVA Opinion: «Les Français sont de plus en plus soucieux que l'on récompense ceux qui respectent les règles.»

Le problème de Valls

Selon Arnaud Dupui-Castérès, ils expriment «un besoin d'autorité», perceptible notamment dans l'enquête Ipsos de janvier dernier sur «les nouvelles fractures» de la société, dans laquelle 87% des sondés marquaient leur accord avec la formule «On a besoin d'un vrai chef en France pour remettre de l'ordre». Manuel Valls, avec son «discours légaliste» et sa «posture droite», «se contente d'incarner cette autorité», remarque le président de Vae Solis. Pas besoin de forcer le trait: dans ce domaine, il n'a «pas de concurrence».

De ce fait, le ministre de l'Intérieur séduit au-delà de sa famille politique. Ses prises de position sur les Roms et sur Leonarda ont été respectivement soutenues par 94% et 89% des sympathisants de droite (sondages BVA des 28 septembre et 19 octobre). «Le problème de Valls, c'est qu'il est de gauche», s'amuse Céline Bracq.

Dans le baromètre Ipsos-Le Point du 14 octobre, Manuel Valls obtient davantage d'opinions favorables chez les sympathisants UMP (70%, +24 points) que parmi les sympathisants PS (57%, -15 points), où il atteint son plus bas niveau historique. «Il a capitalisé sur sa personnalité mais il a pris des risques quant à un nécessaire rassemblement», explique la directrice adjointe de BVA Opinion, selon qui la posture de Manuel Valls ne constitue «pas un bon calcul électoral» car il s'agit de «sujets sur lesquels la gauche n'engrange pas de points aux élections».

Elle risque même une division durable: pour la première fois, dans l'enquête BVA du 26 octobre pour I-télé et Le Parisien, une majorité (56%, contre 45% en septembre) considère que les ministres écologistes devraient quitter le gouvernement. Les Verts semblent ainsi payer leur soutien affiché à Leonarda.

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