Il n'y a pas un jour où nos équipes ne contactent un twittos, un youtuber ou autre blogueur influent. Ils font désormais partie de notre quotidien d'agence de relations presse et publics, de nos interlocuteurs réguliers comme pouvaient l'être jusqu'alors les journalistes. Ils bénéficient d'une approche stratégique spécifique, sont pleinement intégrés dans nos bases, présents aux événements que nous organisons, systématiquement comptabilisés dans nos reportings...
Leur rôle est important, leur influence digitale indéniable, cependant aujourd'hui ils ne sont pas considérés comme des journalistes. Le seront-ils un jour? Doivent-ils l'être? Avec quel statut? Journaliste à part entière? Assimilé journaliste? Free-lance? La question mérite d'être posée.
Certes, si nous nous référons de manière stricte à la définition de l'obtention d'une carte de presse, dont la dernière modification date de 1984: «Est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources», les twittos, youtubers, blogueurs en tout genre ne sont pas prêts à détenir le sésame... sachant qu'aujourd'hui ils sont encore très peu à en tirer des revenus réguliers.
N'est-il néanmoins pas temps de lancer le débat de la création d'une carte "de presse" qui leur serait dédiée, qui leur définirait un statut ainsi qu'un code de déontologie ad hoc? En l'état, les influenceurs digitaux ne peuvent pas être assimilés à des journalistes, sujet polémique s'il en est à maints égards. En revanche, ils ne peuvent pas non plus ne pas être considérés comme des médias à part entière comme a pu l'être la radio en son temps. Leur statut est tout autre et reste à inventer.
Si nous considérons Twitter comme un média, que désormais certains blogs possèdent une audience équivalente à un magazine papier, en quoi un blogueur, à la notoriété établie, à l'influence réelle, au public ciblé, à la communauté engagée et fidèle, ne pourrait-il pas prétendre au précieux sésame qui finalement lui permettrait peut être d'en faire une activité à temps plein?
Tous les critères d'une «carte de presse nouveaux médias» sont à inventer afin de tirer vers le haut une profession qui n'en est pas encore une, mais qui chaque jour se professionnalise! Valorisons rapidement le travail effectué par ces youtubers, blogueurs et autres twittos qui sont désormais également nos interlocuteurs.
Cette interrogation devient de plus en plus prégnante, notamment lors de grandes manifestations, de grands événements nécessitant d'accréditer au préalable les journalistes. Comment devons-nous alors traiter ces youtubers, ces blogueurs? Devenons-nous les accréditer de fait? Les considérer comme des journalistes? Sur quelles critères devons-nous décider ou non de les accréditer? Le débat est ouvert et à mon avis pour longtemps...
Engageons-nous par ce biais auprès de cette nouvelle génération de communicants, auprès de tous ces jeunes qui créent de la valeur communicative et ont la volonté d'entreprendre!