21% des Français seulement font confiance aux agents immobiliers

Le gouvernement a-t-il pris la mesure de l'attachement à la famille avant de convertir son projet de réduction des allocations familiales en une baisse, plus indolore, du plafond du quotient familial? La réforme, qui touchera 1,3 million de ménages, soit 12% des foyers avec enfants, passera sans doute, auprès d'une frange de la population, pour une nouvelle attaque fontale contre la famille, après le mariage pour tous. Pourtant, la famille, qui recueille 89% de taux de confiance selon Harris Interactive, n'est aujourd'hui ni de gauche ni de droite. 

«Ce clivage idéologique a tendance à disparaître, souligne Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique de l'institut de sondages, elle n'est plus vue comme un asservissement à une forme de policage de la prise de parole.» Selon un sondage mené par Harris Interactive du 29 au 30 avril auprès de 1153 individus, c'est même l'acteur de la société auquel les Français font le plus confiance, après les pompiers (92%) et les infirmiers (91%).

A l'autre bout du classement, qui recense 33 acteurs sociaux testés dans le cadre de leurs fonctions, on trouve dans le rôle peu enviable de champions de la défiance les agents immobiliers (21%) et les «hommes et femmes politiques nationaux» (22%). «Comme les banquiers, qui ont un niveau de confiance de 29%, tous les acteurs qui ne sont pas dans une fonction de nature à défendre l'intérêt général et qui présentent un rapport à l'argent particulier ou dont on sent une ambition cachée sont pénalisés», souligne Jean-Daniel Lévy.

Interrogés sur les éléments qui leur permettent de faire confiance à une personne, les Français citent spontanément «la franchise», «l'honnêteté» ou encore «la sincérité». «On ne gobe plus une information, souligne le spécialiste. La question est de savoir si l'émetteur est légitime pour prendre la parole, puis s'il dit cela parce qu'il le pense vraiment ou qu'il a intérêt à le dire. En réunion de groupe, la première insulte qui vient est “c'est de la com”.»

Un soupçon qui semble entacher les personnalités politiques nationales (22%) comme les syndicalistes patronaux (26%), les patrons des grandes entreprises (31%) et... les journalistes (37%).

A l'inverse, les métiers désintéressés ou proche de la fonction publique inspirent davantage de confiance: outre les pompiers et les infirmiers, citons les médecins (86%), les bouchers (81%), les scientifiques (80%), les artisans (80%), les militaires (76%), les policiers (71%) ou encore les enseignants (71%). Ces trois derniers métiers souffrent pourtant d'une image plus controversée dans leur représentation médiatique.

Dans leur globalité, les fonctionnaires (57%) obtiennent la confiance des Français de façon moins marquée. Il en va de même des juges (58%). Les dépositaires de la République s'en sortent d'autant mieux qu'ils sont proches du citoyen. Un niveau de proximité qui favorise de même les patrons des petites entreprises (75%), les élus politiques locaux (53%) et même les syndicalistes salariés (40%), mieux lotis que leurs équivalents nationaux ou patronaux.

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