3 Européens sur 4 pensent que le contexte économique de leur pays va encore s'aggraver.

Si on se doutait que le moral des Européens n'était pas au beau fixe, on en a désormais la confirmation avec une étude Ipsos/CGI réalisée auprès de 6 000 personnes (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Pologne, Italie et Espagne). Commandée par Publicis Groupe qui a également mené en parallèle une étude qualitative auprès de 400 Européens avec son laboratoire de conseil et de recherche Free Thinking, "Europe 2013, un continent à la dérive" montre que trois Européens sur quatre prévoient une aggravation de la crise économique dans leur pays pour l'année qui vient.

Sans surprise, les Italiens et les Espagnols ont été particulièrement touchés par cette crise (79% et 72%). Conséquence, moins d'un Espagnol ou d'un Italien sur trois est capable aujourd'hui d'épargner de l'argent à la fin du mois. Les Britanniques, et surtout les Allemands, sont, eux, les moins concernés par ce contexte économique: une majorité d'entre eux considère qu'elle n'a pas affecté leur vie quotidienne ou leur a même fait découvrir de nouvelles opportunités. Néanmoins, les Anglais (78%) et les Allemands (73%) craignent d'être plus sérieusement touchés par la crise européenne dans un futur proche.

 

Perte de confiance dans les institutions

Au milieu, on trouve les Français et les Polonais. "En réalité, les Français sont moins touchés par la crise qu'ils ne craignent l'être", estime Amandine Lama, chef de groupe Ipsos Public Affairs. Ils sont en effet 51% à estimer leur "avenir bouché" contre 39% pour l'ensemble des Européens interrogées. Les Français ont surtout peur de ne pas pouvoir vieillir dans des conditions dignes (47%). Ils sont très inquiets pour leurs enfants et sont 72% à penser qu'au même âge qu'eux, ces derniers vivront moins bien.
Fait saillant, la perte totale de confiance des Européens - et en particulier des Français - dans les acteurs publics. Pour résoudre la crise de manière constructive, 45% des personnes interrogées privilégient en effet les petites et moyennes entreprises. Seulement 29% d'entre elles pensent que le gouvernement peut avoir un rôle à jouer.

Dans l'esprit des Européens, les acteurs institutionnels sont même davantage responsables de l'échec du système. "Il faut bien noter que cette valorisation des entreprises se fait quand même par défaut", souligne Amandine Lama. Néanmoins, dans ce nouveau contexte économique, il apparaît que les marques ont plus que jamais un rôle à jouer auprès des consommateurs. Attention toutefois, à préserver les emplois (avant même la baisse des prix) et la qualité des produits.
Le citoyen-consommateur reconnaît, lui, avoir adapté ses comportements. "Vertueux, quand ils sont considérés sous l'angle de l'écologie et de la lutte contre le gaspillage, certains de ces gestes ont néanmoins un effet pervers en participant au ralentissement de l'économie à travers la réduction de la consommation", explique Amandine Lama. Enfin, les Européens sont prêts à faire de nouveaux efforts tant que cela ne menace pas leur pouvoir d'achat. Une majorité est même prête à renoncer à 3 ou 4 jours de congés par an pour mettre fin plus rapidement à la crise...

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