TRIBUNE

Il n’est pas toujours facile d’expliquer de façon sereine et diplomatique à son supérieur hiérarchique qu’il s’approprie le travail d’un autre ou qu’il procrastine dans ses décisions. Mode d’emploi pour agir.

Que faire lorsque l’on est en désaccord avec son supérieur hiérarchique ? Comment le lui dire de façon diplomatique et constructive ? Quelle position adopter lorsque son chef est déficient dans sa fonction ? Quel que soit le contexte, il existe quelques principes à suivre. Le premier : prendre rapidement position. Le deuxième : décrire factuellement la situation. Le troisième : rester constant. Et le quatrième : faire une demande claire. Ensuite, il est nécessaire de s’adapter à la personnalité de son supérieur et/ou au problème rencontré, car l’attitude à avoir avec un manager qui s’approprie le travail de ses équipes ne sera pas la même qu’avec un chef d’équipe qui ne sait pas déléguer ou qui est « trop gentil ».

Mon boss s’approprie mon travail : que faire ?

Il a présenté le projet sur lequel nous avons travaillé ensemble en ne parlant que de lui, en mettant tout à la première personne (moi, je…), bref, il a tout ramené à lui et ne m’a quasiment jamais cité. Il a encore moins évoqué le mérite de notre équipe, alors que nous venons d’apprendre par des bruits de couloir que ce fameux projet a bien été validé il y a 3 jours par la direction.

Comment le gérer ? Dans un premier temps, n’hésitez pas à lui faire part de votre déception quant au manque de valorisation de votre travail et de celui de votre équipe, en lui précisant que c’est une situation que vous vivez et qu’eux vivent assez mal. Expliquez-lui que vous et vos collaborateurs avez besoin d’un minimum de feed-back sur vos réalisations et sur les décisions qui sont ensuite prises.

L’attitude à avoir :

  1. S’affirmer, ne pas se laisser faire ni chercher à manipuler, mais oser le confronter au problème sans aller au conflit sur la personne. Ne pas lâcher.
  2. Négocier qu’il vous laisse plus de temps de parole lors des présentations de vos projets à la direction.
  3. Demander à planifier des séances de débriefe à la suite de ces présentations.

Mon chef de département délègue… sans déléguer !

Lors de l’organisation du dernier événement confié à votre équipe, il a sélectionné les 5 prestataires vidéo qui lui paraissaient pertinents, en soulignant les deux qui conviendraient selon lui ; visité lui-même les lieux pressentis et s’est entretenu avec leurs responsables techniques respectifs, alors que ces missions relèvent de vos responsabilités ; exigé de rencontrer tous les prestataires envisagés, ce qui vous a fait perdre beaucoup de temps. Bref, il veut tout contrôler et vous ressentez un fort manque d’autonomie et de confiance.

Comment le gérer ? Sollicitez un entretien qu’il vous faudra piloter, avec un minimum d’empathie pour son besoin de contrôle. Tout argument ou explication qui ira dans le sens d’un « travail efficace », des « compétences respectives de chacun » et du « respect de la hiérarchie » devraient être particulièrement efficaces auprès de lui.

L’attitude à avoir :

  1. Ne pas l’attaquer sur ses compétences mais les reconnaître.
  2. Argumenter sans se justifier et expliquer que ce « surcontrôle » est très démotivant pour vous.
  3. Ne pas remettre en question le « livrable » mais ouvrir vers une évolution de la manière de faire, en insistant sur le fait qu’une délégation implique une autonomie de moyen.
  4. Rappeler que la délégation est un bel exemple de co-responsabilité.

Mon manager est « trop gentil »… et procrastine ses décisions

Vous devez relancer sans cesse votre supérieur pour qu’il valide des dates des visites ou de rencontres avec les responsables de succursales. De même, lorsque les rendez-vous sont fixés, il les reporte régulièrement à la dernière minute. D’une manière générale, il a du mal à trancher quand c’est nécessaire. À la clé : beaucoup de perte de temps et un travail ralenti.

Comment le gérer ? Reconnaissez et valorisez le côté empathique de votre supérieur. Mais la date idéale qui mettrait tout le monde d’accord n’existe pas. Il n’aime pas les conflits ? En reportant sans cesse sa décision il se met justement tout le monde à dos… Soyez ferme et recentrez en permanence la conversation.

L’attitude à avoir :

  1. Valorisez votre manager pour ce qu’il est, pour son côté humain, soucieux de maintenir une bonne ambiance.
  2. Restez concentré sur votre objectif afin de recentrer efficacement la discussion, avec beaucoup de persévérance car le mécanisme de défense de telles personnalités consiste à minimiser, noyer le sujet ou l’éviter en parlant d’autres choses.
Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :