Dans une publication Instagram, publiée le 19 novembre, #BalanceTonAgency note : « Quand les agences utilisent l’IA pour s’inventer des salariés ». En cause, un profil LinkedIn créé par l’agence Glory Paris à titre expérimental pour parler d’intelligence artificielle.

Elle s’appelle Jaine, dit être diplômée de LISAA et l’Iscom et travailler comme responsable des réseaux sociaux de l’agence Glory Paris depuis 2023, après une alternance effectuée au sein de l’entreprise en 2022 et plusieurs expériences professionnelles, dont une en tant que Community Manager pour un café à New York. Sur la photo : une jolie jeune femme aux cheveux châtains comme esquissés au crayon, typique des portraits féminins générés par l’IA.

Jaine (dont le prénom comporte les initiales AI) n’existe pas, comme nous le confirme Arnaud Le Bacquer qui a cofondé l’agence Glory Paris il y a dix ans. Le profil de la jeune femme, dont le prénom semble être une référence à Jane Doe (expression qui désigne une femme anonyme ou lambda) et dont le nom de famille est une référence aux parfums Caron, d’après le dirigeant, a été créé par l’agence il y a tout juste une semaine.

Le profil a été repéré par le compte Instagram #BalanceTonAgency qui, dans une publication publiée le 19 novembre, s’interroge sur le but de l’opération et estime que la pratique manque d’éthique. « LinkedIn, vous faites quoi contre ces faux profils et les entreprises qui dupent tout le monde ? », questionne #BalanceTonAgency (BTA).

​​​​Au téléphone, Arnaud Le Bacquer se dit « atterré par la réaction de BTA » et se défend d’avoir voulu gonfler les effectifs de son agence qui compte une trentaine de salariés. Ces derniers auraient été mis au courant de l’initiative qui les a « amusés, surpris et intéressés », assure-t-il. L’objectif avec ce personnage (derrière lequel officient trois salariés bien réels de l’agence), qui n’a pour l’heure publié aucun post, est de créer une conversation autour de l’intelligence artificielle, d’après le dirigeant.

Arnaud Le Bacquer fait valoir la volonté de créer une expérimentation « à l’instar de Romain Gary qui écrivait sous le pseudonyme Émile Ajar ou de Zoé Sagan », en floutant la frontière entre le réel et l’IA, « en semant le doute », mais sans intention de tromper l’internaute. Une annonce sur la fausse existence de Jaine Caron, aux expériences professionnelles fictives, aurait été prévue pour début 2025.

Glory Paris n’est pas la seule agence à s’être lancée dans la création d’une ambassadrice virtuelle. En janvier dernier, l’agence Marie-Antoinette présentait sa « nouvelle collaboratrice », une influenceuse prénommée MarI-Antoinette.

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