Créé à Marseille, Mediavivant, nouveau média indépendant, veut ramener vers l’information ceux qui ont quitté les médias avec des articles vivants racontés sur scène pour un journalistes et ses sources. Des ateliers d’éducation aux médias sont aussi au programme.
Sur le papier, on pourrait croire à une version marseillaise de Live Magazine, ces représentations au cours desquelles des journalistes, des photographes ou des artistes livrent sur scène le récit intimiste d’un temps fort de leur vie professionnelle. Et puis, non. Mediavivant est tout autre chose. «Au départ, on s’est demandé comment on pouvait amener les gens qui ont quitté les médias à s’informer. Il fallait renouer le contact», se remémore Jean-Baptiste Mouttet, journaliste indépendant basé à Marseille, ancien pigiste au Venezuela pour La Croix, Mediapart et Society.
C’est ainsi qu’est né Mediavivant, dont le lancement a été officialisé début septembre par la mise en ligne de son site. Au cœur de ce média indépendant, des représentations au cours desquelles sont livrés au public ce que Jean-Baptiste Mouttet appelle des «articles vivants». Durant 45 minutes à une heure, un journaliste joue son article comme il aurait pu l’écrire dans un journal, interrogeant sur scène des témoins, des sources ou même des experts.
«L’idée n’est pas de mettre le journaliste en avant. Les représentations se font dans des lieux ouverts, comme des bars ou des salles des fêtes, et le récit ne se fait pas à la première personne. Ce n’est pas le making of d’une enquête déjà publiée. On raconte l’article sur scène», explique Jean-Baptiste Mouttet, dont le premier article vivant, joué en juillet 2021, en guise de test, était consacré à la rafle de Marseille en 1943 et à la plainte qui venait alors d’être déposée. «Ce sont surtout les témoignages qui ont retenu l’attention du public, plus que la narration du journaliste», relève encore le cofondateur de ce média d’un nouveau genre.
Lire aussi : Quand le Mag part en live
En rythme de croisière, Mediavivant veut organiser deux représentations par mois, mais le rythme sera d’abord mensuel, avec une première soirée de lancement courant novembre. En plus des recettes tirées de ces représentations, dont le tarif sera libre, l’association derrière ce nouveau média fera appel aux dons des internautes sur son site, où des replays des articles vivants déjà joués seront proposés. A terme, elle espère également permettre à des collectivités locales ou à divers organismes d’accueillir des représentations, moyennant finances.
«Notre cible, ce sont les gens qui sont devenus méfiants envers les médias. C’est pourquoi avoir un lieu ouvert ne suffira pas pour les atteindre, nous devons organiser en parallèle des ateliers d’éducation populaire aux médias», insiste Jean-Baptiste Mouttet. Les premiers ateliers seront initiés en octobre dans des lycées, notamment des quartiers Nord de Marseille. Enfin, une campagne de financement participatif doit être lancée fin 2022 ou début 2023, pour donner davantage d’écho à ce projet. La vie de Mediavivant ne fait que commencer.
Lire aussi : Et le journal devint vivant...