Patrick Pouyanné, le PDG du groupe Total, tapotera probablement sept fois sur son clavier avant de tweeter la prochaine fois. Selon une information des Échos, le groupe s’est vu condamné en novembre dernier à verser la prime Macron, promise par le chef de l’État en marge du mouvement des Gilets Jaunes, à tous les salariés de la Sasca (filiale du groupe Total). Le nœud du problème ? Si les salariés ont bel et bien obtenu une prime à l’époque, le compte n’y est pas avec seulement 400 euros contre les 1 500 euros attendus. Pour parvenir à ses fins, la CGT de la Sasca s'est appuyée sur un tweet de Patrick Pouyanné promettant le 11 décembre 2018 une prime « à tous nos salariés en France », mais aussi sur un courrier dans lequel le PDG confirmait un versement de 1 500 euros en début d'année suivante. Le syndicat a alors porté l'affaire devant la justice et obtenu que l'entreprise verse aux 200 salariés concernés le complément, soit 1 100 euros. Un versement estimé à plus de 220 000 euros et effectué par la maison-mère du groupe. Cette décision, qui pourrait faire jurisprudence, prouve à quel point les réseaux sociaux -prisés des dirigeants pour communiquer- peuvent devenir une arme à double tranchant. Donald Trump ne dira pas le contraire.