La Cour d'appel de Pau vient de condamner la filiale française de Volkswagen à indemniser le propriétaire d'une voiture de la marque allemande dans l'affaire du Dieselgate, une première selon l'avocat du plaignant. Selon Maître Charles Constantin-Vallet, «cette première victime ayant décidé dès 2016 de saisir la justice civile a obtenu, en fonction de sa situation personnelle (notamment âge et kilométrage du véhicule), en plus du remboursement de ses frais d'avocats, 4 000 euros d'indemnisation, correspondant environ à 15% du prix d'achat de son Tiguan TDI 140». Cet arrêt du 27 avril représente «l'unique condamnation française à ce jour ainsi que la première juridiction d'appel à statuer sur la responsabilité de Volkswagen», a ajouté l'avocat, estimant que la décision devrait «faire jurisprudence», alors que «plus de 950 000 véhicules sont concernés par cette fraude» en France. L'affaire du Dieselgate avait éclaté en septembre 2015, révélant le trucage de millions de moteurs diesel des marques VW et Audi notamment, pour les faire apparaître moins polluants qu'ils ne l'étaient en réalité. De son côté, Volkswagen France a pointé «une décision isolée et unique et dont la motivation est contestable». L'entreprise a en conséquence indiqué examiner «l'opportunité de former un pourvoi à l'encontre de cet arrêt». «Les tribunaux français ont d'ailleurs régulièrement rejeté depuis cinq ans les actions en justice formées contre Volkswagen», fait valoir la firme qui, en dépit de son poisson d’avril désastreux et de l’image écornée qu’elle tente d'effacer à la suite du Dieselgate, continue d’engranger les profits. Quelques heures plus tôt, Volkswagen a annoncé un bénéfice net de 3,4 milliards d’euros à l’issue du premier trimestre.