Le billet

Publié la semaine dernière, le rapport Delarue, sur les relations entre la presse et les forces de l’ordre montre à quel point les relations entre médias et police se sont dégradées. Faisant état d’« entraves croissantes et désinhibées de la part des forces de l’ordre », le rapport rappelle que les journalistes ont été limités, et parfois menacés dans leur intégrité physique, lors la couverture des manifestations, notamment des Gilets jaunes. À travers 32 propositions, il demande la protection des reporters, qu’ils soient journalistes titulaires de la carte de presse ou simples vidéastes, mais aussi de garantir la captation d’images. Il indique qu’aucune manifestation ne peut être interdite ou soustraite au regard de la presse et que les reporters de terrain doivent pouvoir suivre « sans menace d’interpellation la dispersion d’attroupements, dès lors que les journalistes se désolidarisent physiquement des personnes appelées à se disperser ». Mais le rapport montre aussi que ces relations se sont tendues à mesure que la presse abandonnait sa connaissance du travail des policiers – la fameuse tournée des commissariats -, et que se mettait en place une communication centralisée, professionnalisée des forces de l’ordre. Pour les reporters, cette « parole descendante et aseptisée » est à fuir. Elle crée aussi un fossé entre les deux mondes. Vive le retour au terrain !

Lire aussi : Liberté de la presse : 130 pays dans des situations préoccupantes

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.