Ressources humaines
Alain Marty, fondateur du Wine & business club, vient de publier la sixième édition de Réseaux d’influence, le guide du networking en France. Il livre ses clés pour bien utiliser les réseaux.

Réseaux golfiques ou de femmes, associations d'anciens... Les clubs se multiplient, selon l'ouvrage Réseaux d'influence, le guide du networking en France (éditions du Rocher), qui vient de paraître. Dans ce livre, Alain Marty, président du Wine & Business Club, distingue trois grandes familles de réseaux: ceux qui s'autosuffisent, et ne cherchent pas à tisser des liens en dehors (les amis, la famille, les clubs sportifs ou culturels), ceux qui sont structurés avec un objectif précis commun (chambres de commerce, associations professionnelles, clubs féminins...) et enfin ceux qui ont pour but de faciliter des contacts, avec une logique de networking (anciens d'écoles, d'entreprises ou réseaux sociaux professionnels). Explications avec ce patron de réseau qui affiche 7,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013, vingt et un salariés et 2500 membres.

 

N'y-a t-il pas de crise pour les clubs et réseaux d'influence?

Alain Marty. Au contraire, dans les périodes de récession, les clubs et réseaux gagnent des adhérents. Et il y en a de nouveaux qui se créent: nous avons recensé cinquante réseaux de plus qu'il y a trois ans. C'est dans ces moment-là  que les Français comprennent l'utilité des 200 clubs qui comptent dans l'hexagone. Il faut dire que cela correspond au mode de recherche d'emploi: trois à quatre fois sur cinq, on trouve son poste par relation. Et c'est très souvent grâce à des réseaux en dehors de son métier que l'on va rebondir. Les réseaux sont une garantie antichômage, mais peuvent être aussi un endroit pour se ressourcer autour d'une passion commune...

 

Quelles sont les nouvelles tendances dans les réseaux?

AM. D'abord il y a la montée en puissance des réseaux d'anciens d'entreprises: ceux de groupes internationaux comme Nestlé, Accenture ou EY sont très développés. Et la professionnisation des réseaux d'alumnis: le meilleur est à mes yeux est celui de l'Insead car il ne comprend que 20% de français, 90% de décideurs et a une résonnance mondiale.
Je note aussi une explosion des clubs de femmes hors, ou dans les entreprises: comme par exemple le club Bouygt'Elles, qui regroupe des salariées de l'opérateur (lire aussi Stratégies n° 1759 sur les réseaux de femmes). A l'inverse les francs-maçons ont beaucoup perdu de leur influence: il serait faux de se dire aujourd'hui qu'il faut être franc-maçon pour réussir.


Les réseaux sociaux professionnels, comme Linkedin et Viadeo, ne vont-ils pas tuer les clubs?

AM. Ce sont des outils de réseautage, mais pas du tout un substitut aux clubs physiques. Leur fonctionnement est aux antipodes de celui des réseaux réels: je ne peux pas recommander quelqu'un quand je ne le connais pas en chair et en os.


Y-a-t-il des règles pour réseauter efficacement?

AM. Je conseille de s'inscrire à trois types de réseaux différents: un premier qui doit être naturel, le réseau des anciens de son école; un deuxième pour faire un peu travailler ses méninges, comme l'Institut Montaigne; et un troisième qui soit davantage un club d'épicuriens: amateurs de cigares, de vins, de sports... Il faut consacrer 5% de son temps chaque semaine à animer ses réseaux: envoyer un petit mot, pour créer ou entretenir la relation. Il ne faut pas considérer que les réseaux sont réservés aux nantis: si le cercle de l'Union interalliée coute 4700 euros par an, il y a beaucoup de clubs plus abordables, l'Institut Montaigne (150 euros par an) ou les réseaux d'anciens d'école (une centaine d'euros par an).
Lors de ces événements réseaux, il faut bien comprendre que 85% des promesses faites ne seront jamais tenues. Au final vous ne tisserez un lien qu'avec 15% des personnes rencontrées.


Y-a-t-il des erreurs ou des gaffes à éviter?

AM. Oui, je conseille d'éviter les réseaux qui sont composés majoritairement d'experts comptables ou d'avocats en quête de clients potentiels, ils ne vous apporteront rien. Et il est inutile de mettre sa photo ou indiquer son école (HEC, INSEAD...) sur la carte de visite que l'on distribue lors des événements. Je trouve cela très prétentieux.

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