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Loïc Moisand, PDG de Synthesio, manage depuis New York sa société qui veille à l'e-réputation des marques.

Les grandes oreilles virtuelles de Synthesio sont déployées à Paris, New York, Londres et Singapour! «Grâce à cette écoute et analyse des contenus, nous fournissons aux marques des indicateurs de lecture pour comprendre ce que disent les internautes sur les médias sociaux afin d'améliorer la satisfaction client», détaille Loïc Moisand, président directeur général de Synthesio. Cet ancien de l'Essec a cofondé l'entreprise, dès sa sortie de l'école en 2006, avec un ami ingénieur en informatique, Thibault Hanin.

La société est rentable depuis le début et devrait dépasser en 2013, les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires. Elle comprend aujourd'hui 75 collaborateurs répartis dans le monde, dont une partie aux Etats-Unis donc, où Loïc Moisand s'est lui-même installé l'an passé. «Sur la trentaine de salariés français, 20% travaillent depuis leur domicile, explique le patron. Même s'ils viennent régulièrement recharger les batteries au bureau.» Du coup, l'entreprise est organisée pour faciliter cette collaboration à distance: «Nous utilisons Google Apps, ce qui nous permet de retrouver en ligne l'ensemble des contenus créés par les salariés (agendas, documents partagés, etc.), précise le jeune entrepreneur. Et puis nous communiquons via Skype tous les jours et nous organisons des webinars [séminaires Web] internes régulièrement.»

 

Adepte de la loi de Parkinson

Quand il s'agit de fixer des caps, pas question de trembler pour le boss: Loïc Moisand est un adepte de la loi de Parkinson («Tout travail tend à se dilater pour occuper tout le temps disponible»), et son corollaire: «Le fait d'imposer des dates butoirs oblige les individus à se concentrer davantage et les rend plus efficaces.»
Pour autant, le manager a bien compris que l'autonomie donnait plus de résultats que la surveillance: «Un mois après mon arrivée dans la société, il m'avait totalement confié les rênes et tout l'opérationnel, confie Thomas Le Gac, le directeur France. Et contrairement à ce que j'ai vécu dans des grands groupes auparavant, chez Synthesio, il n'y a pas de guerre interne.» Il faut dire que Loïc Moisand a sciemment choisi la voie de l'entrepreneuriat après quelques désillusions dans un grand groupe: «En 2003, j'avais été pris en stage pour six mois au contrôle de gestion chez Alstom, et j'ai été remercié au bout de deux mois, sourit-il. Il n'y avait aucune liberté d'action, je trouvais cela inintéressant.» Un autre stage chez Promovacances l'aidera à trouver sa voie: la création de start-up. «J'ai compris que je ne retournerai pas en arrière», lâche-t-il.
Aujourd'hui, Loïc Moisand ne manque pas d'ambition pour sa structure: «En France, il y a toujours un péché d'humilité, alors qu'aux Etats-Unis quand on monte une société c'est pour devenir un leader mondial, compare-t-il. Depuis que je suis à New York, j'ai rencontré tous nos concurrents un par un, et je me suis rendu compte que l'on faisait mieux qu'eux avec beaucoup moins d'argent. Cette culture du risque nous a incités à ouvrir des bureaux à Singapour.» Une audace que partage Bertrand Folliet, associé chez Entrepreneur Venture, qui a investi dans Synthesio: «Pour s'internationaliser dans le secteur des télécoms, des nouvelles technologies ou des médias, une PME (petite et moyenne entreprise) ou une ETI (entreprise de taille intermédiaire) doit d'abord passer par les Etats-Unis.»


Son parcours en bref
1981. Naissance à Paris.
2005. Diplômé de l'Essec.
2006. Cofonde Synthesio.
2010. Synthesio ouvre des bureaux à Londres.
2011. L'entreprise lève 1,5 million d'euros.
2012. Synthesio ouvre des bureaux à New York, où s'installe Loïc Moisand.
2013. La société s'implante à Singapour.

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