social
En se concertant avec les syndicats, la direction de France Télévisions est parvenue à unifier les régimes sociaux de ses personnels et à créer des augmentations au mérite.

Pour Patrice Papet, il n'y a guère que quand on négocie avec soi-même qu'on emporte une victoire sur toute la ligne. Aussi, le directeur général des ressources humaines de France Télévisions a-t-il le triomphe mesuré quand il s'agit d'expliquer l'accord collectif qui a abouti le 28 mai, après quatre ans de négociations, à la mise en place d'une entreprise unique sur le plan social: statuts de personnels unifiés, nouvelle définition des métiers plus adaptés au numérique, dispositif salarial «où priment la compétence et la qualité du travail» ou encore «modes de relations sociales qui clarifient les rôles entre syndicats, direction et management». Des avancées obtenues au prix, bien sûr, de quelques concessions avec les syndicats.

«L'accord porte sur l'essentiel de ce que je souhaitais », estime le DRH. En interne, l'évolution la plus significative est sans doute la suppression des automatismes de grilles salariales reposant sur l'ancienneté. Aux augmentations individuelles cogérés avec les syndicats en commission paritaire, se substitue un système au mérite où la direction et le management local sont les seuls décisionnaires, les syndicats pouvant néanmoins veiller à ce qu'il n'y ait pas d'iniquités en regardant les cas des salariés n'ayant pas été augmenté depuis plus de quatre ans (le management devant alors obligatoirement leur assurer une hausse salariale de 2,5% à 5%). Cela représente néanmoins une «part très faible» de l'enveloppe, soit moins d'un dizième. De même, la suppression des commissions paritaires de mobilité permettra des nominations «au fil de l'eau», en fonction des besoins, assure le DRH.

Trois semaines intenses

L'accord procède aussi à l'unification des statuts qui met sous un même régime les journalistes de France 2 et France 3. L'enjeu: basculer ces derniers du décompte horaire vers le forfait jours afin d'installer des pratiques plus adaptées à l'ère numérique. Un accord de 2011 ayant déjà validé que tout journaliste a vocation à travailler pour tous les supports, le choix est désormais laissé entre les deux modes de travail. Avec une précision: «Ceux qui choisissent le décompte horaire travailleront dix jours de plus», souligne Patrice Papet. Les stations d'Outre-mer bénéficieront, de leur côté, d'un rattrapage de rémunération ou en compte épargne-temps.

De tels accords ont été concertés «en trois semaines intenses», après la décision de France Télévisions de déclencher des mesures unilatérales à la fin 2012. Une décision qui ne fut donc pas mise à exécution, la direction ayant finalement accepté de réouvrir un dialogue au pas de charge en février pour donner une chance au dialogue. La concession lâchée à la CGT, de signer un accord global sur les personnels, a joué un rôle décisif...

AdR

 

 

La Fondation remet ses bourses

Paul-Luc Monnier a déjà le phrasé d'un pro de la télé. La fondation France Télévisions lui a décerné le prix du reportage pour un sujet sur la communauté malienne d'Argenteuil. «Je sais depuis longtemps que je veux être journaliste, mais j'en suis plus sûr que jamais», lançait, le 12 juin, le gagnant de la bourse, qui lui donne accès, ainsi qu'à douze autres lauréats de 16 à 25 ans, à une formation professionnelle au sein de l'Université France Télévisions.

Créée en 2007, renouvelée en 2011, la fondation a soutenu 23 projets l'an dernier pour un budget de 515 000 euros: neuf sur l'image et l'audiovisuel, cinq sur la musique et l'action éducative, deux sur l'art et le patrimoine. 28 000 jeunes auraient bénéficié des projets de la fondation depuis sa création.

«Chaque salarié peut donner de son temps de travail à l'une des associations soutenues par la fondation», explique Sandrine Soloveick, déléguée générale. «C'est un moyen de développer les liens avec la société civile et de motivation des salariés», précise Rémy Pflimlin, le PDG. En 2013, la fondation inaugurera une nouvelle bourse, celle de l'animation, ainsi qu'un nouveau prix, celui «de l'utilité publique de la Fondation France Télévisions», sur l'entraide et la solidarité.

Delphine Le Goff

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