A la tête du nouveau département digital de la Française des jeux, Jean-Etienne Bouedec impose à ses équipes un tempo soutenu et une fibre "créative" .

«Le digital ne doit surtout pas être un silo de l'entreprise!» Pour Jean-Etienne Bouedec, nouveau directeur digital et clients de la Française des jeux (FDJ), la cause est entendue: son département doit être ouvert sur le reste de l'entreprise, puisque sa principale vocation est d'accompagner sa mue digitale. D'ailleurs, à l'échelle de ce groupe de 1 100 salariés, son équipe est plutôt étoffée, avec une soixantaine de collaborateurs. «Cela comprend l'activité e-commerce (fdj.fr), une agence digitale intégrée qui traite tous les projets du groupe, une équipe consacrée à l'analyse décisionnelle, le service relations clients et enfin le community management», détaille Jean-Etienne Bouedec.

Accéder au poste de pilotage du digital de la Française des jeux, c'est une suite logique pour Jean-Etienne Bouedec, qui a fait tout son parcours au service de l'innovation dans ce groupe. Auparavant, il a ainsi développé de nouveaux jeux (comme le Rapido), lancé le site Web Fdj.fr et a également été responsable de la création d'une joint-venture dédiée au Poker (barrierepoker.fr). Ce manager est tellement féru d'innovation qu'il en a fait un de ses principaux critères de recrutement: «Je m'assure toujours en entretien de la capacité d'écoute des candidats, je veux qu'ils soient connectés avec leur environnement», explique-t-il.

Une soif de créativité que confirme son ancien collaborateur, Dominique Bouchy, aujourd'hui responsable marketing jeux de tirage: «La recherche de nouvelles idées, le défrichage permanent sont des clés de son management, il favorise en permanence cet état d'esprit.»

A son arrivée dans le département digital, Jean-Etienne Bouedec a aussi commencé par «se connecter» avec ses collaborateurs: «Avec un cabinet de consultants externes, nous avons écouté pendant deux mois les 60 personnes de l'équipe pour bâtir avec eux un projet, un plan de marche, et une charte de fonctionnement, décrit-il. Cela nous a permis de comprendre comment mieux travailler ensemble et avec les autres départements.»

Autre trait de management de «JEB» (son diminutif dans les couloirs de la société à Boulogne-Billancourt): son tempo. «Il impose un rythme plus soutenu que dans le reste de l'entreprise, il faut dire que nos projets ont des échéances plus rapprochées (à horizon 2014-2015 grand maximum), note Etienne Porteaux, responsable de la gamme digitale. Il a une forme d'exigence par rapport aux équipes, afin que nous soyons sur ce tempo et que nous accélérions en permanence.»

L'enjeu  est de rester en phase avec les habitudes des clients. «Nous devons adapter ce qui se développe en termes d'usages grand public - mobiles, tablettes, géolocalisation - à notre univers à nous», insiste Jean-Etienne Bouedec. Ainsi, les joueurs découvriront bientôt une petite application ludique, créée en interne après un concours de buzz: «J'ai incité tout le monde à présenter une idée, puis il y a eu un vote des collaborateurs.» L'application du gagnant sera développée en juin.

 

Son parcours en bref

 

1963. Naissance à Metz.
1991. DEA en sciences de gestion à l'université Paris XII.
1993. Intègre la Française des jeux comme responsable R & D nouveaux jeux.

1998. Lance le jeu Rapido.

2001. Devient responsable Multimédia.
2009. DG adjoint de LB Poker, joint-venture entre FDJ et Lucien Barrière Hôtels et casinos.
2012. Retour à FDJ. Pilote le projet de numérisation des points de ventes. Suit le programme Executive MBA d'HEC.
2013. Directeur digital et clients de FDJ.

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