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Jessica Delpirou, directrice générale de Meetic France, part à la reconquête des abonnés, entre digital et «offline».

Au siège de Meetic à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, tout le monde ne pense qu'à ça. Les 450 salariés européens de ce groupe américain (Match.com) consacrent toute leur énergie au recrutement de célibataires. Un marché en forte croissance: rien qu'en France ils seraient plus de 15 millions, un chiffre qui ne cesse de progresser. Problème, on ne demeure pas célibataire toute sa vie, surtout quand on fréquente un site de rencontres. «Nous avons un enjeu fort d'acquisition car les gens ne restent chez nous que de six à neuf mois», détaille Jessica Delpirou, la directrice générale France. Meetic comptait 767 000 clients abonnés payants à la fin du troisième trimestre 2012.

 

En campagne permanente

Dans cette quête, la patronne de la filiale française et son équipe d'une vingtaine de personnes jouent sur tous les leviers en ligne et hors ligne: display, search, radio, affichage, relations presse...
«Nous sommes en campagne permanente, avec un plan d'actions annuel: ainsi, en 2011, notre budget de communication pour toute l'Europe (16 pays) a représenté 92,5 millions d'euros», dit-elle. Même si en 2012, il a été moindre, cette année, le site Internet va réinvestir davantage.
Fini l'âge d'or où Meetic était le guichet quasi unique de la drague en ligne: aujourd'hui, les concurrents se multiplient (E-darling, Adopte un mec, etc.), et il faut se réinventer. Dans sa contre-offensive, la marque a fait le choix de s'appuyer sur ses propres membres, qu'elle campe dans sa dernière campagne.
Mais la traque de nouveaux abonnés est de plus en plus technique. «La plupart de mes collaborateurs ont une double compétence: ils sont capables de négocier avec les éditeurs et de faire de l'analytique», note la directrice France. Jour après jour, nous suivons les campagnes sur l'ensemble de la chaîne de valeur, et nous mesurons le retour sur investissement.» Dans son équipe, de 30 ans de moyenne d'âge, l'expertise prime même parfois sur le diplôme. «J'avais besoin d'un "flasheur", j'ai fait le choix d'embaucher quelqu'un qui n'avait pas son bac, explique la manager. Je savais qu'il serait plus motivé que 80% des gens.» Un pari audacieux pour une manager dynamique. «Jessica est très moteur, elle nous sollicite beaucoup, dit Valentine Schnebelen, directrice marketing de Meetic France. Mais il faut être endurante et aimer la vitesse pour la suivre.»
Même si dans cette grosse structure, filiale d'un grand groupe, l'expertise digitale ne fait pas tout: «En recrutant Jessica, je cherchais une personne ayant une expérience de management classique», confie Sylvie Fleury, directrice générale adjointe de Meetic groupe.
D'autant que les activités hors ligne se développent. Dernier exemple en date: le lancement le 20 décembre des soirées Meetic qui rassemblent jusqu'à 200 personnes. «Nous sommes en train de les déployer dans toute la France, à travers 39 villes, expose Jessica Delpirou. C'est une façon d'aller chercher des frileux de la rencontre en ligne. Le coût est quasi nul car nous le faisons avec des bars partenaires. Notre offre devient digitale et physique.»


Son parcours en bref :
1976. Naissance à Paris.
2000. Diplômée d'HEC.
2000. Responsable marketing client et acquisition, puis de la cible «jeunes» chez Bouygues Telecom.
2006. Directrice de la ligne de produit «Compte Courant» et membre du comité de direction d'ING direct.
2011. Directrice marketing de Paypal France.
Mai 2012. Directrice de Meetic France.

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