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Les syndicats de l’enseigne craignent un plan de licenciements financé a minima et une vente à la découpe. Mille emplois sont concernés.

«Oui à la culture, non à la fermeture!». C'était un des slogans que l'on pouvait entendre sur les Champs-Elysées, à Paris, devant le magasin phare de l'enseigne de distribution culturelle Virgin Megastore. Environ 500 personnes (salariés, syndicalistes et soutiens politiques comme Pierre Laurent du PCF, Martine Billard du Front de gauche ou encore Olivier Besancenot du NPA) s'étaient réunies mercredi 9 janvier afin de protester contre les menaces de liquidation (et de plan social selon les conditions moins-disantes d'une cessation de paiement) qui pèsent sur l'avenir du distributeur, propriété à près de 80% de la société Butler Capital Partners (74% via son fonds et environ 6% en direct).

Le 14 janvier dernier, le tribunal de commerce de Paris a tenu une première audience en présence des représentants de la direction et des syndicats.

Si le jugement n'a pas encore été prononcé à l'heure où nous écrivons ces lignes, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, s'est montrée favorable à un redressement judiciaire. Ce scénario apparaît le plus probable.

 

Pas de projet de Scop

Dans ce contexte, la mobilisation des salariés peut-elle prendre une forme entrepreneuriale? «Une issue similaire à celle de Sea France (les salariés du transporteur maritime ont constitué une société coopérative et participative (Scop) pour reprendre une partie de l'activité) n'est malheureusement pas envisageable pour Virgin, estime Sylvain Alias, délégué syndical SUD chez Virgin Megastore. Les salariés n'ont pas les moyens de reprendre l'enseigne.»

Les syndicats sont favorables à la solution d'un repreneur unique qui relancerait Virgin Megastore en mettant l'accent sur la complémentarité entre les magasins et la vente en ligne. «Nous souhaiterions cela, mais je crains que l'on ne se dirige vers une vente à la découpe magasin par magasin, explique Sylvain Alias. Il vaudrait alors mieux pour le maintien de l'emploi que ce soient des enseignes du même secteur plutôt que du prêt-à-porter qui les rachètent.» Virgin Megastore emploie un peu plus de 1000 personnes dans 27 magasins, après les fermetures de Metz et Toulouse l'an dernier.

En cas de redressement, Virgin reverra peut-être sa stratégie curieuse sur Internet: pas de livraison à domicile d'articles commandés en ligne, mais seulement une plate-forme de téléchargement. «Butler Capital Partners a racheté le groupe Virgin Megastore afin de faire des plus-values sur la pépite que représentait l'enseigne Le Furet du Nord, considère Sylvain Alias. Depuis qu'ils ont revendu cette dernière en 2008, ils laissent mourir Virgin Megastore.»

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