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Bon entrepreneur mais piètre manager, voilà comment se définit Patrick Robin, créateur en série, patron de l’agence 24h00 et fervent militant de la cause des «pigeons».

«Moi entrepreneur, j'ai mis deux ans à oser me verser mon premier salaire... Moi entrepreneur, il m'a fallu attendre huit ans avant de prendre mes premières vacances...» Publiée en plein été sur le Huffington Post, la tribune de Patrick Robin, dirigeant de 24h00,  une agence de communication digitale et de social marketing, a fait le tour du Web. Deux mois plus tard, la révolte des «pigeons» s'organisait, et il se joignait naturellement au mouvement en prodiguant des conseils. Exemple: «Je les ai dissuadés d'organiser une manifestation de patrons dans le XVIe arrondissement, on courait à la catastrophe en termes d'image», se souvient-il.

Pour amplifier le mouvement, il publie de nouvelles tribunes. Avec le succès que l'on connaît.  Si Patrick Robin n'est pas contesté par ses pairs entrepreneurs, c'est parce qu'il est loin d'être un pigeonneau: il a une quinzaine de créations à son actif. Dont l'un des premiers fournisseurs d'accès à Internet, Imaginet, et Régie on line (ROL). Brillant créateur, il se juge piètre manager de sa quarantaine de salariés. «Je n'ai pas de grandes qualités managériales, je suis très maladroit quand il s'agit d'accompagner les collaborateurs, de les faire évoluer, d'être à leur écoute, de repérer quand ils ne vont pas bien», égrène-t-il, sans concession.

 

 

Manager via les outils numériques

Adepte du pilotage à distance, le patron utilise beaucoup l'e-mail et les réseaux sociaux pour communiquer avec ses équipes: «Je suis un pur manager digital, je vois des e-mails passer, je ne peux pas m'empêcher d'intervenir, de donner des consignes via les outils numériques», dit-il. D'ailleurs, il vaut mieux suivre le patron sur Twitter et Facebook: «Il glisse souvent des messages de management ou liés à l'actualité de l'entreprise», sourit Antoine Scialom, directeur du développement de 24h00.
Patrick Robin s'emploie à fédérer ses équipes autour d'un projet, même quand celui-ci change en cours de route. Illustration, en 2007, quand il réalise qu'il s'est trompé de métier en lançant 24h00 dans la vente privée: «Je pensais qu'il s'agissait d'une activité de vendeur, alors que c'est un métier d'acheteur, le plus dur étant d'obtenir de la marchandise.» Du coup, il décide de monter en parallèle une agence digitale. En 2009, il renonce à la vente privée. «L'effectif est passé de 40 personnes à 28, mais aujourd'hui nous sommes à nouveau quarante, constate-t-il, philosophe. Le tâtonnement est propre au digital, les business se cherchent, sont à inventer... Quand on fait fausse route, il ne faut pas s'entêter, mais être capable de l'expliquer à ses équipes et de transmettre l'enthousiasme pour le changement.»
Une qualité que confirme Laetitia Letourneur, responsable comptable et RH de l'agence: «Il retire du positif de chaque événement, il a un côté assez paternel, cela nous booste.»
Avec l'expérience, le dirigeant sait que seule la création d'entreprise sera capable de lui procurer l'adrénaline des grandes heures: «Entre 1995 et 1997, dans le Web, nous étions tous les mois au bord du dépôt de bilan, mais nous avions le sentiment de vivre une aventure extraordinaire.»

 

Son parcours en bref

 

1956. Naissance à Paris.
1974. Baccalauréat en candidat libre.
1978. Fonde la maison d'édition de livres d'art Love me tender.

1983. Relance Photo-Revue en association avec Daniel Filipacchi.

1986. Crée le centre serveur minitel de jeux Suite 1024.
1994. Lance Imaginet à la fois fournisseur d'accès à Internet et web-agency. Puis ROL, première régie publicitaire Internet.
2006. Crée 24h00, d'abord site de vente privée, devenu agence de communication digitale et social marketing en 2009.

2011. Rachète la start-up Boosket (création de boutiques en ligne sur Facebook).

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