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Face au déficit de professionnels dans certaines branches de l’informatique et des télécoms, Microsoft a créé, en partenariat avec Manpower, une université du numérique et du digital.

Début 2012, Microsoft France sonde de manière informelle cent cinquante de ses plus proches entreprises sur leurs besoins en main d'œuvre. Il en ressort que plus de deux cents postes sont à pourvoir en leur sein. Des postes à pourvoir, donc, mais une pénurie de compétences sur les technologies de Microsoft qui sont un véritable frein pour la croissance du marché et des PME.

Afin de combler ce déficit, le géant de l'Internet décide tout bonnement de créer son université, en partenariat avec Manpower, spécialiste du recrutement auquel revient le soin d'identifier, de sélectionner et de former des candidats en recherche d'emploi avant de les proposer à l'embauche dans le réseau d'entreprises de Microsoft.

L'Université des talents du digital et du numérique a ouvert ses portes en juillet. Aujourd'hui, la première promotion de trente élèves est en passe d'obtenir sa certification, sésame indispensable pour prétendre à un emploi. «Cela fait partie du contrat qu'on passe avec eux dès le début, ils doivent obtenir leur certification pour être embauché (...). S'ils ne la décrochent pas, on poursuit la formation jusqu'à ce qu'ils l'obtiennent», précise Gwénaël Fourré, directeur marketing PME et partenaires de Microsoft.

Créer une passerelle

Après un processus de sélection particulièrement drastique (trente dossiers sur mille sont retenus), chaque personne recrutée est employée en CDI. Durant les trois mois de formation, Futurskill, une filiale de Manpower, prend à ses frais la rémunération de ces talents et en assure le risque. Un risque mesuré, selon Thierry Cavaillé, directeur général du pôle services Futurskill: «Il y a des risques d'abandon, mais nos intérimaires sont concernés par leur formation. On a réellement investi dans ces premières promotions avec la volonté de faire bouger les habitudes de recrutement.» Il s'agit, en somme, de créer une passerelle entre des entreprises qui peuvent paraître inaccessibles et des personnes en recherche d'emploi, qui, faute d'expérience ou de diplôme, sont écartés de postes à forte dimension technologique, où ils peuvent pourtant apporter des compétences.

Une culture du diplôme qu'entend assouplir cette université avec des profils de candidats variés et des formations thématiques qui permettent de développer les facultés techniques, mais aussi les «soft skills» (compétences non techniques comme la gestion de projet, la maîtrise de la présentation clientèle, etc.) pour accroitre l'employabilité de leurs recrues.

Neuf participants de la première promotion «ingénieurs systèmes réseaux et virtualisation» ont déjà trouvé un poste. L'université prévoit de recruter «500 candidats experts en 2013».

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