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En 2010, la presse écrite comptait 80 700 salariés, selon une étude de l'Observatoire de métiers de la presse. Des effectifs en fort déclin.

Le secteur de la presse écrite a perdu plus de 6 000 emplois entre 2004 et 2010, selon l'étude que vient de publier l'Observatoire des métiers de la presse. Ainsi la presse écrite comptait 80 739 salariés en 2010, contre 84 000 en 2008 et plus de 87 000 en 2004. Une tendance aux destructions d'emplois dans le secteur apparaît clairement dans ces données, même si Nathalie Barret, chef de projet «Observatoire des métiers» à l'Afdas appelle à prendre ces chiffres avec des pincettes: «Ils s'appuient sur les déclarations des entreprises ayant un code NAF presse et elles ne sont pas toujours fiables.»
Toutefois, selon Jean-Marie Charon, sociologue au CNRS, spécialiste des médias, ces statistiques reflètent bien la réalité du secteur et cette dégradation devrait encore plus visible dans les bilans 2011 puis 2012: «Le lent déclin de la presse quotidienne régionale a par exemple commencé dans les années 1980-1990, mais s'accélère réellement depuis deux ans, avec de nombreuses suppressions de postes.»
Les pigistes sont également largement victimes de cette mauvaise conjoncture: «Pour faire face à des budgets réduits, des rédacteurs en chef m'ont expliqué qu'ils préféraient diminuer leur budget pige, en demandant aux journalistes en poste de produire davantage», nous éclaire Jean-Marie Charon.
Les chiffres 2011 devraient être également en fort recul en raison des restructurations massives dans les journaux d'annonces gratuites (1 650 emplois rien qu'à la Comareg).
En 2010, le nombre d'entreprises de presse écrite a diminué: elles n'étaient plus que 2 216, contre 2 553 sociétés en 2008. Le premier employeur reste la presse magazine (30,5% des salariés) devant la presse quotidienne régionale (24,2%), puis spécialisée (16,5%).
Autre phénomène notable: le vieillissement de la population active de cet univers. L'âge moyen se situe aujourd'hui à 41,5 ans.
«Logique, analyse le sociologue, il y a eu beaucoup d'embauches de journalistes dans les années 1980-1990, et ces cohortes sont toujours en poste, du coup le phénomène de vieillissement est mécanique.» L'arrivée plus récente de jeunes journalistes multimédias ne suffit pas inverser la tendance car les rédactions Web comprennent des effectifs limités, une quarantaine de journalistes pour les plus importantes: Mediapart ou Rue 89.

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