Conjoncture
Le nombre de défaillances d’agences de publicité évolue peu au premier trimestre 2012 alors que celui des médias augmente fortement, selon le baromètre Coface Services.

Baromètre de l'activité économique, la mesure du nombre de défaillances (redressement ou liquidation judiciaire) d'entreprises des secteurs de la publicité et des médias offre un tableau assez gris, mais pas alarmiste au premier trimestre 2012. Et ce sur fond d'une tendance générale dans l'économie assez proche de ce que l'on constate dans ces deux secteurs.

«Le nombre de défaillances diminue un peu, entre -1 et -2%, mais celles-ci concernent de plus en plus de grandes entreprises», souligne Romain Boldi, responsable du pôle études économiques de Coface Services, qui ne cache pas son inquiétude pour les prochains mois. Surcouf, la Sernam et, plus récemment, Doux en sont des exemples. On compte à peu près 60 000 défaillances par an, soit 3 à 4% du tissu économique français.

Dans l'univers des agences de publicité (on en dénombre environ 48 000), Coface Services a recensé 182 défaillances au premier trimestre 2012, un chiffre en légère progression par rapport au premier trimestre 2011 (+1,1%). Les trois plus grosses défaillances sont celles de Groupe Arka Colomb, Réflexion faite et A Suivre, des petites entreprises (leur dernier chiffre d'affaires communiqué est, respectivement, de 4, 3 et 1 million d'euros). En cumul sur un an, c'est-à-dire de mars 2001 à mars 2012, le nombre de défaillances d'agences de publicité est de 663 (voir graphique).

L'effet de la crise s'est fait clairement sentir à partir de 2008: depuis cette date, «le nombre de défaillances ne faiblit pas», pointe Romain Boldi. Réduction des budgets de communication et durcissement des conditions de financement bancaire expliquent cet état de fait.

La situation des médias (environ 10 000 sociétés) est différente de celle des agences. Ce secteur ne semble pas avoir subi la crise depuis 2008, note Romain Boldi qui fait remarquer la «tendance à la baisse» du nombre de défaillances depuis plusieurs années dans un univers «de plus en plus concentré».

Jusqu'à un «mauvais premier trimestre 2012» avec 89 défaillances, soit un bond de 15,6% par rapport au premier trimestre 2011. Les trois plus grosses défaillances sont celles des sociétés Courses sélection, Assouline Média et Edition création promotion (dernier chiffre d'affaires disponible: 2 millions d'euros pour chacune de ces trois entreprises). En cumul sur un an, le nombre de défaillances de médias est, à fin mars 2012, de 251.

Ce mauvais premier trimestre 2012 est à rapprocher, souligne Romain Boldi, des défaillances importantes enregistrées au quatrième trimestre 2011: Comareg et la Tribune, qui ont dû avoir des conséquences sur de nombreux sous-traitants.

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