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Une enquête pointe les difficultés des salariés à résister au zapping permanent induit par Internet, les smartphones et les réseaux sociaux.

Pour rédiger, dans l'urgence, un article sur la concentration au travail, il y a tout un rituel à respecter: éteindre son smartphone, fermer sa messagerie et ses pages Facebook, décrocher de Twitter, visser son casque sur les oreilles, ne plus répondre à aucune sollicitation de ses collègues… Bref, se concentrer. Tous les salariés français sont confrontés à ce défi, selon une étude en ligne menée par Sciforma et Zebaz. «Aujourd'hui, ils ne peuvent se concentrer en moyenne que dix minutes sur une tâche avant d'être interrompus, explique Stéphane Louit, directeur général adjoint de l'éditeur de logiciels Sciforma. En 2010, ce chiffre s'établissait à douze minutes. Il y a donc une aggravation du phénomène.»
Les noms des perturbateurs sont bien connus: smartphones, réseaux sociaux, courriels, messageries instantanées…, 84% des personnes interrogées estimant que ces différents outils les empêchent de se concentrer. Et même 89% jugent qu'ils renforcent le sentiment d'urgence. «Il y a, en particulier depuis deux ans, la montée en puissance des messageries instantanées d'entreprises, comme Yammer, qui obligent à être dans un flux permanent, poursuit Stéphane Louit. Avec les e-mails, il y avait la possibilité de fermer sa boîte et de traiter tous ses messages à heures fixes.»

Plus de maîtrise de l'agenda

Les difficultés de concentration et le risque de zapping permanent d'une demande «TTU» (très très urgente) à une autre soulèvent de plus en plus de problèmes. Et comme ces nouveaux canaux d'information et sources d'interaction prolifèrent, il va falloir s'habituer à ce désordre: déjà, 81% des salariés estiment ne plus maîtriser l'agenda de leur journée de travail. Et un quart d'entre eux déclarent être esclaves des urgences. Fini le train-train quotidien, les journées qui se ressemblent…
Heureusement, dans cet univers très mouvant, il y a des choses qui ne changent pas. Ainsi, le degré d'urgence d'une tâche reste avant tout dépendant du profil du demandeur. Et dans la liste des personnes avec lesquelles une réactivité s'impose, il y a tout d'abord le client (33,9%), suivis par le patron (23,4%). Ces priorités là sont intangibles.
Enfin, l'étude Sciforma-Zebaz relève une incongruité dans cette course quotidienne: les personnes interrogées considèrent que seul un quart des tâches qu'elles réalisent sont réellement urgentes. «La gestion à court terme de l'entreprise conduit les salariés à ne plus distinguer les vraies des fausses urgences», constate Stéphane Louit. Autrement dit, la plupart du temps, les salariés réalisent en quatrième vitesse des tâches qui ne sont pas si pressées…

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