Audiovisuel
Selon l'Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique, 2011 serait une année de croissance de l'emploi. Les investissements étrangers contribuent à ce dynamisme.

Le bilan ne porte pas encore sur l'année passée, mais sur 2010, où l'emploi a crû légèrement (+1%), et notamment les postes de cadres (+3%). Toutefois, selon Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du film d'Ile-de-France, qui s'appuie sur une étude Audiens, «2011 est encore davantage une année de croissance de l'emploi» dans la production audiovisuelle et cinématographique francilienne. L'année 2010 a permis de retrouver le niveau d'emplois permanents perdus depuis deux ans, soit 20 000 postes, tandis que le nombre d'intermittents ne cesse de diminuer. «Il était de 114 000 en 2008, il est de 110 700 en 2010, dont 25 000 quasi permanents, sachant que les deux tiers des intermittents gagnent moins de 3 500 euros sur l'année. Avec 45 000 à 50 000 emplois permanents ou quasi permanents, la production audiovisuelle et cinéma en Ile-de-France représente un poids industriel réel», ajoute Olivier-René Veillon.

Cette reprise de l'emploi permanent, qui s'accompagne d'une meilleure qualification et d'une rémunération plus élevée, est liée à l'internationalisation de la production. Grâce au crédit d'impôt international, la Commission du film d'Ile-de-France constate une forte hausse des coproductions, où la part de finacement étranger est majoritaire. Sur 119 millions d'euros d'activité ainsi générée, la moitié est d'ailleurs orientée vers des films en 3D. Les prestations numériques réalisées pour les studios Universal par Mc Guff Ligne, par exemple, ont permis de battre Shrek 4 avec Moi, moche et méchant. «Nous avons des compétences reconnues au niveau mondial en matière d'animation 3D et d'effets visuels, souligne Olivier-René Veillon. C'est ce qui crée le plus d'emplois, de surcroît difficilement délocalisables.» Les écoles Georges-Méliès, des Gobelins ou des Arts décoratifs assurent une  formation très compétitive à la création numérique et vont grossir les rangs des Français présents dans les équipes de graphistes des studios Dreamworks ou Pixar.

Le paradoxe vient sans doute de ce que les plus gros investissements cinéma français ne sont pas ceux qui rapportent le plus d'emplois. Ainsi, le blockbuster Astérix et Obélix au service de sa majesté porte bien son nom: il a été en grand partie délocalisé. Toutefois, la production hexagonale s'ouvre de plus en plus au marché international, à l'instar des Intouchables qui fait un carton en Allemagne et en Italie après voir intégré dès le départ des financements européens pour maximiser son exposition. Quant aux Chinois, ils commencent à s'intéresser aux tournages en France. CCTV tourne ainsi une série sur la jeunesse de Chou En-laï.

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