Digital manager
Le dirigeant de Mediaschool Group, Franck Papazian, est aussi étudiant dans son propre master sur la transformation digitale. Une façon d'accompagner au mieux la forte croissance de son entreprise.

Lancement de Sup de prod en septembre, rachat des écoles IPF (Institut parisien de formation) et Elysées alternance en juin, ouverture d'un campus à Shanghai… Pour Franck Papazian, président de Mediaschool Group, c’est une rentrée sur les chapeaux de roues. Il faut dire que son établissement a changé de dimension, dans tous les sens du terme: le nombre d’étudiants a doublé en trois mois, passant de 2 500 à 5 000; il s’est étendu à de nouveaux champs, comme la production audiovisuelle, et à de nouvelles contrées, la Chine donc, depuis février dernier. La rentrée est double pour Franck Papazian, car il est à la fois dirigeant et… étudiant de Mediaschool Group. Le manager est à la tête de ce groupe d’écoles qui comprend l'European Communication School, l'Institut européen du journalisme, Sup de web et Sup de prod, et il suit l’un des masters dispensés par la branche formation continue de Mediaschool: l’executive master communication/marketing et transformation digitale. «Je me suis inscrit il y a un an à ce cursus, qui m’occupe deux à trois jours par mois, parce que j’avais besoin de me former pour accompagner la transformation digitale de mon groupe», indique-t-il. D’ailleurs, selon Julie Thinès, directrice de Mediaschool Executive Education, son boss est plutôt assidu: «Il va faire son mémoire sur la mutation de son groupe. Le master lui permet de voir les aspects pratiques et stratégiques du digital, de rencontrer des experts…»

Renforcer les liens écoles-marché

Franck Papazian n’a pas créé sa start-up éducative dans un garage, mais presque: «C’était un plateau de 1 000 mètres carrés à Levallois-Perret [Hauts-de-Seine] Nous sommes en 2002. L’ancien responsable des opérations spéciales d’IP (régie du groupe RTL) vient de reprendre deux écoles de communication et de journalisme, l'Institut supérieur d'enseignement des relations publiques et l'Institut des techniques avancées de l'information et des médias), méconnues et mal en point. «A la rentrée 2002, il n’y avait que 60 élèves», se rappelle-t-il. Jusque-là, il avait eu un parcours dans le marketing et la communication: diplômé de l’Efap, chef de projet marketing chez Mercure, directeur de clientèle chez Publicis… «J’avais déjà enseigné et je voulais renforcer les liens entre les écoles et le marché, précise Franck Papazian. Actuellement encore, nous créons nos écoles avec les acteurs de notre univers. Par exemple, nous avons ouvert l’IEJ à Londres pour répondre à la demande de rédacteurs en chefs du groupe Lagardère qui avaient des besoins de journalistes digitaux bilingues.» Un lien avec les médias qui va parfois plus loin: en 2014, Franck Papazian a investi dans le capital de Libération, dans le cadre d’un plan de sauvetage du quotidien.

Non conflictuel

Aujourd’hui, son groupe emploie une centaine de collaborateurs permanents et quelque 1 500 intervenants. Il manage en direct une quinzaine de directeurs d'écoles. Son style de management? «Il fonctionne de manière familiale, si vous faites partie de l’équipe, vous entrez dans sa famille, il est chaleureux, tutoie tout le monde, est franc, parfois direct», décrit Magali Bonavia, directrice de l’IEJ Paris et de Sup de prod. Ses limites? «Je ne suis pas un conflictuel, quand on sollicite mon arbitrage pour des conflits internes, je suis moins à l’aise», admet le patron de Mediaschool Group. Un manager au demeurant plutôt énergique: «Il a une énergie communicative qui fait que l’on a envie de le suivre, il est infatigable et dort très peu», sourit Julie Thinès.

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