Carte blanche

Après un master en communication à Sciences Po, c’est au sein de l’agence La Chose que Charles Flamand s'épanouit professionnellement. Il évolue sur différents postes avant de devenir directeur de création en 2021. Parallèlement, ce littéraire de cœur cultive sa passion en écrivant romans et courts-métrages. 

L'infra-ordinaire

«L’extraordinaire ne permet pas de réfléchir, au contraire cela sature le cerveau. C’est ce dont nous sommes saturés par les médias, des vagues d’informations qui nous sidèrent les unes après les autres. À la fin, il y a un sentiment de vide, d’impuissance. Tout va trop vite. La respiration c’est l'infra-ordinaire, le commun, le banal, le quotidien. Ce que décrit George Perec dans son livre de 1989, l’infra-ordinaire implique un rôle actif de celui qui perçoit et pense. Cela implique une lenteur, un processus créatif. Par exemple, Perec interroge : « Décrivez votre rue. Décrivez en une autre. Comparez. Faites l’inventaire de vos poches. Questionnez le sens, la provenance, la symbolique de chaque objet. » C’est une mécanique de la pensée qui est essentielle dans la vie, mais aussi en publicité. S’intéresser au banal, au non spectaculaire pour y trouver du sens et le faire émerger de la manière la plus explosive qui soit, mais surtout la plus personnelle qui soit. Les mots ont du sens, s’inspirer c’est respirer pour un créatif puisque c’est son métier.» 

MK2 Curiosity

«Les cinémas MK2 proposent une plateforme où une sélection de films sont mis à disposition gratuitement chaque semaine. Elle propose des courts-métrages, des longs-métrages, des animations… MK2 Curosity se positionne comme un anti-Netflix. Évidemment je consomme aussi des programmes proposés par Netflix mais c’est important de diversifier ses inspirations au risque de développer une pensée uniforme.»

Le Surf change le monde

«C’est un livre écrit par Gibus de Soultrait, le fondateur du magazine Surf Session. Il y fait rencontrer le surf et la philosophie, raconte le rapport à l’océan des peuples polynésiens et comment le surf, avec la globalisation, est passé d’un mode de vie insulaire à une culture mainstream. Je suis moi-même surfer, je trouve que c’est véritablement un mode de vie et de pensée, partagé d’ailleurs par beaucoup de Parisiens et d’urbains. Avec l’éloignement de l’océan, je trouve une compensation dans le processus créatif mais le surf est clairement ma respiration. Il n'y a rien de mieux que d’aller surfer en hiver, seul, dans le Cotentin. C’est presque une méditation.»

Jonas Mekas

«D'origine lituanienne, Jonas Mekas a été déporté pendant la guerre et a trouvé refuge aux États-Unis. Là-bas, il se met à filmer des histoires courtes. Très vite, il va amener le format du court-métrage sur le devant de la scène et devenir le fer de lance du film underground new-yorkais. Son approche est assez proche du format pub, avec une idée ou une histoire simple, synthétisée. Il y a dix ans, j’ai publié sous la forme de feuilletons un roman, Le Roman en temps réel, sur les réseaux sociaux. Ce concept du temps réel et l'idée qui est devenu le média m'a permis d’atteindre un reach conséquent. Je suis très attaché à la pluridisciplinarité, c’est un exemple que j’essaie de suivre à mon échelle.» 

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