Il est le chef d’orchestre des artistes. De Fary à Aya Nakamura, Julien Mairesse s’occupe de leur créer des spectacles inoubliables. Si, à l’origine, il n’était pas voué à cette carrière, il est aujourd’hui devenu le show director incontournable dans la musique urbaine.

Après avoir orchestré une seconde édition enflammée de la cérémonie Les Flammes, et ouvert le festival de Cannes avec Zaho de Sagazan, Julien Mairesse (@julien.mairesse sur Instagram) devient associé de Loud, un média spécialisé dans la musique urbaine. Un projet qui vient s’ajouter à son CV, long comme le nombre d’artistes qu’il accompagne depuis qu’il est show director. Ce métier qui rassemble de la scénographie, mise en scène et de la direction artistique, il l’a construit progressivement au fur et à mesure des opportunités qui se sont présentées à lui.

Originaire de Lille et issu d’une famille d’agriculteurs, Julien Mairesse grandit loin des projecteurs et pense à reprendre l’affaire familiale lorsqu’il sera plus grand. Mais les choses se passent autrement. Il se dirige d’abord dans une école de commerce, mais comprend dès le premier jour que ce n’est pas fait pour lui. Il sait une chose : il veut voir le monde. « À l’école, je regardais toujours par la fenêtre. J’avais cette envie de liberté », confie-t-il. Le show director trouve un job en tant que barmaid et transforme le lieu en café-concert. Au bout d’un an, il décide d’arrêter et c’est là qu’une de ses connaissances lui propose de suivre des danseurs en tournée en tant que chauffeur. « Une fois les artistes déposés, je n’avais plus rien à faire jusqu’au soir. Alors, j’allais voir les techniciens, et j’apprenais progressivement différents métiers. Au bout de trois mois, le directeur de production me propose de devenir son assistant. »

Sur tous les fronts

Petit à petit, il grimpe les échelons et passe de chargé de production à administrateur de production, puis producteur en faisant des tournées avec des personnalités comme Éric et Ramzy. En parallèle, il reste régisseur pour le Stade de France pour qui il a déjà travaillé sur des événements. Il se souvient d’un moment qui a changé sa carrière : « Pendant des mois, nous avons préparé une mise en scène de Aïda, le plus grand opéra classique au monde. C’était un bourbier monstre, car on a rempli le Stade de France de sable pour recréer l’effet de l’Égypte Antique. Le décor s’enfonçait dedans et ne bougeait plus, sauf que ça représente onze modules de 1,5 tonne qui sont censés bouger entre tous les actes. Ajoutée à ça une semaine de tempête, c’était devenu un grand tas de boue. » Deux jours avant la représentation, la directrice de prod pense à annuler et Julien Mairesse refuse cette option. Elle lui laisse 24 heures pour trouver une solution. Non seulement la représentation a lieu, mais c’est un succès, et ils arrivent à rendre le spectacle avec seulement sept secondes de retard.

Il fait un court passage à la télé qui lui donne les clés pour la suite de sa carrière : il découvre l’oreillette et a envie de l’appliquer dans le milieu de la musique. « On millimètre tout pour que les artistes se concentrent uniquement sur leur performance. » Les artistes de la scène urbaine font de plus en plus appel à lui : Dadju, Aya Nakamura, PLK, ou, dans un autre registre, Fary ou Roman Frayssinet, ont fait confiance à son œil aiguisé pour créer des concerts uniques. « Je cherche l’artistique dans sa pureté absolue », poursuit-il. Celui qui rêvait de voir le monde a plus que jamais la sensation d’être libre dans son travail de par la confiance qu’on lui accorde comme lorsqu’il fait la mise en scène de Basique, le concert sur France 2. Ou encore lorsqu’il produit des artistes dans le studio d’enregistrement qu’il a cofondé, le manoir de Léon. Julien Mairesse prend les projets comme ils viennent, toujours avec dévouement et passion, et après tant d’années dans le milieu, il affirme n’avoir « jamais eu autant envie de faire des choses ».

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