41% des Français pour que les marques mises en cause soient interdites

Il est encore trop tôt pour mesurer pleinement l'impact du scandale de la viande de cheval. Tant sur un éventuel changement en profondeur du comportement des consommateurs que sur l'image de la filière. L'affaire suscite de nombreuses réactions. Selon un sondage de l'institut Toluna réalisé le 11 février pour LSA, les Français qui en ont entendu parler à 96% et qui peuvent citer à 79% au moins une des marques visées (Findus...), ne seraient pas gênés (35,2%) ou un peu gênés (24,5%) si la viande de cheval était clairement indiquée sur les produits.

Quant à leur consommation, 25,2% pensent continuer leurs achats comme avant, 20,5% vont continuer mais en regardant bien les étiquettes. En revanche, 23% pensent ne pas acheter les produits des marques concernées comme Findus. Enfin, près d'un tiers compte n'acheter aucune marque en attendant d'en savoir plus.

Côté responsabilités, les personnes interrogées désignent d'abord les fournisseurs (70,9%) devant les fabricants (53,1%), les distributeurs (28%), l'Europe (19,3%) et l'Etat (9,7%). Elles pensent toutefois que les industriels vont réagir rapidement pour résoudre le problème (45,8%) alors que 36,4% estiment que les industriels vont seulement gérer le scandale.

Un autre sondage, réalisé les 12 et 13 février par Opinionway pour le cabinet conseil Taddeo, Les Echos et Europe 1, est plus sévère: 41% des Français seraient prêts à interdire tout simplement les marques mises en cause. Cette crise, selon 70 % d'entre eux, révèle une réelle détérioration de la qualité des produits et ils n'y voient pas un accident isolé.

Subprimes de l'alimentation

"Depuis l'affaire de la vache folle, c'est la première crise alimentaire mondialisée, une sorte de crise des subprimes de l'alimentation qui du coup provoque une défiance vis-à-vis de l'ensemble des acteurs ", note Julien Vaulpré, directeur général de Taddeo.

Une écrasante majorité de Français (95%) souhaite ainsi une meilleure traçabilité de tous les ingrédients sur les étiquettes et 90% veulent qu'on encourage le développement de labels (AOC, Label rouge...). Une démarche soutenue par l'UFC-Que Choisir et la Fédération nationale bovine (FNB) qui demandent à l'Etat d'instaurer "sans délai" un étiquetage précis sur l'origine des ingrédients. Reste au gouvernement à convaincre Bruxelles. 

Autant dire que toute la filière n'est pas au bout de ses peines si elle souhaite infléchir les résultats d'une troisième étude menée par Ifop du 12 au 14 février 2013 pour Radio Alouette et assurant que près des deux tiers des Français (64%) estiment que depuis dix ans la qualité des produits alimentaires en France s'est plutôt détériorée. Ils n'étaient que 37% à penser de même en octobre 2006 et 48% en décembre 2009.

"Pour retrouver les conditions de la confiance, les marques vont devoir montrer qu'elles ont tout revu de fond en comble", conclut Julien Vaulpré qui conseille de mener un gros travail d'explication, "bien au-delà d'un spot publicitaire de 30 secondes"

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