76% des Français portent un grand intérêt à l'actualité, selon le baromètre Kantar/ La Croix sur la confiance dans les médias, qui a rendu public lundi 23 janvier sa trente-sixième édition.
"C'est un score qui n'avait pas été observé depuis cinq ou six ans", a relévé Guillaume Caline, directeur des enjeux publics et opinion de Kantar. 43% s'intéressent notamment plus à l'actualité que les années précédentes, ce qui confirme l'importance à leurs yeux de la guerre en Ukraine et de la situation politique née des élections législatives après la Présidentielle.
Pour autant, une majorité de Français (51%) éprouvent de la lassitude ou de la fatique informationnelle. Parmi ceux-ci, les raisons tiennent au sentiment qu'on parlent toujours des mêmes sujets (45%), qu'on se sent angoissé ou impuissant face aux informations (35%) et, dans une moindre mesure, au manque de confiance dans ce que disent les médias (22%).
Globalement, les médias inspirent majoritairement de la méfiance (54%) alors que la confiance est minoritaire (37%). les Français jugent encore que les journalistes ne sont pas indépendants des pressions de l'argent (54%) et des pouvoirs politiques (59%) ou que la détention des médias par des groupes industriels est une mauvaise chose (45%).
En revanche, pris isolément, chaque vecteur d'information bénéficie d'un capital de confiance qui est de 73% pour les journaux télévisés ou la radio, de 70% pour la PQR, de 68% pour la presse hebdomadaire ou newsmagazine, de 66% pour les émissions et les débats d'actualité, de 62% pour les chaînes d'information et seulement de 40% pour les influenceurs et 36% pour les réseaux sociaux. Ces derniers sont vus d'ailleurs comme une "mauvaise chose" pour leur rôle dans le partage d'infos en dehors des médias. Pour autant, 54% privilégient la "plus de liberté d'expression" à "plus de régulation" malgré la propagation des infox.
Opinions partagées sur la guerre en Ukraine
Parmi les sujets dont les médias ont trop parlé, aux yeux de personnes interrogées, on retrouve la Coupe du monde de foot, la mort d'Elizabeth II ou la pénurie de carburant. Dans le même temps, les débats sur la fin de vie (51%) puis les abus sexuels dans l'Eglise catholique et le mouvement de protestation en Iran sont des thèmes dont les Français jugent qu'on n'a pas assez parlé. Sur la guerre en Ukraine, les opinions sont partagées puisque 41% pensent que les médias en ont parlé comme il faut alors que 38% estiment qu'on en a trop parlé (une majorité chez les sympathisants du Rassemblement national). Idem pour le déréglement climatique dont le traitement est salué par 40% des interviewés et critiqué par 42%, surtout parmi les plus jeunes.
Concernant les sources d'information, la télévision continue d'occuper une place privilégiée puis que 87% déclarent regarder au moins parfois les journaux télévisés, et 55% tous les jours. Suivent, sur la fréquentation quotidienne, la radio (40%), les chaînes d'info (37%), les réseaux sociaux (35%), les émissions et débats d'actualité (22%), la PQR (21%, et 28% sur le numérique) ou la PQN (16%, et 25% sur le numérique).