Prenez une boulangerie. Une belle boulangerie, avec une devanture attrayante, qui fait du bon pain, tiède, croustillant et doré, réputé dans le quartier. C'est le rendez-vous habituel à la sortie de la messe pour se réchauffer des froidures de l'hiver et de la fraîcheur du sermon dominical. Le boulanger et ses mitrons connaissent bien leur métier. Les vendeuses sont girondes, drôles et serviables. Le comptoir en fer et en fleurs forgées, abonde en variétés diverses et colorées: des baguettes, des ficelles, des flûtes, des pains ronds, des pains au seigle, au blé, à l'orge, du pain complet, du pain aux noix... Un homme, très souriant, bien mis et visiblement intéressé par la diversité et la qualité des produits, entre, attiré par l'odeur chaleureuse et accueillante. Il fait rouler des pièces de monnaie au fond des poches de son manteau gris souris.

"Pouvez-vous me donner ce pain-ci s'il vous plait?
- Voici Monsieur, répond une des jolies boulangères. Que vous faudra-t-il d'autre?
- Eh bien, donnez-moi aussi deux ficelles, un pain rond... Et puis ce pain au seigle qui m'a l'air fameux, et une baguette... mais, pas trop cuite!
C'est alors que, devant les yeux ébahis des vendeuses et du boulanger tout coloré de farine blanche, l'homme s'installe devant le comptoir. Un à un, il retire les pains et les baguettes qui lui encombrent les bras. D'un air satisfait, il les goûte les uns après les autres, ne boudant pas son plaisir et montrant, sans détour, sa satisfaction.
- Merci. Ils sont très bons. Je ne sais lequel choisir! Mais vous comprendrez... Je vous les laisse. Je n'ai pas assez d'argent et puis, je pense que le boulanger près de chez moi pourra les copier et faire les mêmes. Vous ne m'en voulez pas? Allez! À bientôt.
- Mais... Les pains que vous venez de déguster, qui va me les rembourser, lance le boulanger, encore sous le coup de la surprise. Je ne peux plus les vendre!
- Ah... Il faut les payer? Je ne savais pas. De toute façon, il n'y a rien d'affiché sur votre devanture... Au revoir."

Vous êtes tous d'accord avec moi. C'est une histoire irréelle ou impossible. Pourtant. Amusez-vous à remplacer «boulangerie» par «agence de communication», «pain» par «recommandation» et «baguette» par «création». Remplacez notre homme par certains annonceurs peu scrupuleux. Eh bien, vous aurez la triste réalité de ce qu'est la vie d'une agence de communication face à certains clients, que l'âpreté de la crise économique a renforcés dans leurs convictions du non-respect du travail des autres. Comment combattre et se prémunir contre ces quelques annonceurs, qui profitent du système, et pénalisent leurs confrères? Hop! Il me vient une idée. N'avait-on pas un «syndicat» qui devait régler depuis des années et des années le problème des compétitions bidons, et de faire connaître ces quelques troublions qui tuent notre métier. Ah oui! Je m'en rappelle maintenant... Je crois que c'était l'AACC...  Ah... Excusez-la! Elle est en train de terminer une savoureuse brioche trempée dans un alcool de... poires.

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