Le billet
Le billet d'humeur d'Amaury de Rochegonde.

Alors que la proposition de loi sur le secret des affaires arrive ce jeudi au Sénat, les syndicats de journalistes, les lanceurs d’alerte et la société civile des auteurs multimédias se mobilisent contre cette mesure de transcription d’une directive européenne. Antoine Deltour, ancien salarié de PricewaterhouseCoopers, a l’origine de l’affaire Luxleaks, a bien expliqué le 21 mars à l’Université de la Paix de la Cité internationale en quoi cette loi s’oppose à l’éclatement de la vérité. Celui qui a copié le serveur de son groupe d’audit et fait appel au journaliste Edouard Perrin, de Cash Investigation, pour en divulguer les informations sur l’évasion fiscale des entreprises, a rappelé qu’il n’avait pas fait le choix de tout dévoiler sur internet et qu’il avait besoin d’un « validateur » journalistique. Il a été identifié comme source deux ans plus tard, poursuivi et relaxé. « Désormais, au journaliste et au lanceur d’alerte de prouver qu’ils ont raison de violer le secret des affaires : ce devrait être l’inverse », estime-t-il en rappelant le conflit intérieur qu’il avait vécu avant d’agir. Peu probable qu’avec cette inversion de la charge de la preuve, la loi aide le lanceur à résoudre le conflit qui le mine par l’alerte !

 

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