Après Nickel, le compte bancaire pour tous, Ryad Boulanouar lance Mon Ami Poto, une fintech qui vise à rendre plus transparents les dons aux associations.
En 2017, il revendait Nickel à BNP Paribas pour un montant estimé à 200 millions d’euros. Dans la lignée de ce compte bancaire accessible à tous sans minimum de revenus, et de cette success story business, l’entrepreneur Ryad Boulanouar revient désormais avec un nouveau projet, toujours autour de l’inclusion et de la solidarité. Son nom : Mon Ami Poto.
Cette fintech, via la plateforme en ligne MesPotos.fr qui se lance officiellement en ce mois de novembre, permet d’orchestrer des dons à des associations. Mais pas n’importe comment : en suivant chaque centime d’euro grâce à la blockchain, via une monnaie numérique baptisée le poto (1 poto = 1 euro), traçable et non spéculative.
Le but : renforcer la générosité des Français et des entreprises, qui s’élève déjà à 5,4 milliards d’euros par an, en jouant la carte de la transparence, jugée insuffisante dans certaines associations ou sur lesquels des abus passés ont pu faire peser le doute, afin de restaurer la confiance des donateurs.
L’initiative permet également de montrer l’impact concret des actions tout en simplifiant l’acte du don. « L’idée est d’essayer de reproduire, sur la durée, le shot de dopamine du moment du don », explique Ryad Boulanouar, qui souhaite aussi pour cela mieux valoriser l’engagement, en publiant chaque mois, sur la plateforme, les podiums des plus généreux donateurs.
Dans le domaine de la solidarité ont récemment aussi émergé d'autres entreprises, comme Dift, en 2022. Portée par Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar, celle-ci encourage le soutien des entreprises à des causes sociales et environnementales.
Carte bancaire virtuelle
Concrètement, sur MesPotos.fr, le donateur choisit sa cause (santé, éducation, handicap, inclusion par l’emploi…), le montant qu’il souhaite donner et la façon dont il veut que son argent soit dépensé. Ses euros sont convertis en potos, virés sur les cartes bancaires virtuelles des associations concernées, qui peuvent ensuite le dépenser selon les besoins : achats alimentaires, aide directe à un bénéficiaire…
Leur carte virtuelle fonctionne chez tous les commerçants ou les professionnels qui acceptent la carte Mastercard, partenaire de Mon Ami Poto. Le tout est consigné dans un « registre public infalsifiable » (la blockchain). La fintech se rémunère en prenant un pourcentage à chaque conversion d’euros en potos et après une dépense, autour de 4 ou 5 % à chaque fois.
60 associations référencées
Lancé en 2020, le projet s’est progressivement développé depuis, jusqu’aux premiers dons en mars 2024 et la montée en puissance de la plateforme aujourd’hui. L'animateur Cyril Hanouna en avait un temps été proche, avant que Ryad Boulanouar ne se lance seul.
Pour l’heure, une soixantaine d’associations sont référencées, pour un objectif d’une centaine. Elles sont sélectionnées selon plusieurs critères : durée de vie, existence de données de suivi, cause défendue, localisation, etc. « On les audite sur les comptes et on les surveille en continu », appuie Ryad Boulanouar, qui, pour réussir, s’appuie sur une équipe d’une vingtaine de personnes basées entre Paris et Châtellerault.
Pour se faire connaître, l’entreprise, outre une politique de RP, mise aussi sur la communication qui sera effectuée par les associations partenaires. « Je veux que le projet devienne une référence des dons transparents », indique Ryad Boulanouar, qui affirme déjà des ambitions européennes pour le poto.