Depuis le premier tour des élections législatives, le parti présidentiel est vent debout contre tous les «extrêmes». L’extrême serait donc un ennemi ? Peut-être pas celui qu'on croit.
Depuis le premier tour des élections législatives, le parti présidentiel est vent debout contre tous les «extrêmes», mêlant dans le même panier et renvoyant dos à dos, le Rassemblement national et l’alliance des partis de gauche. Le dictionnaire de l'Académie française nous apprend qu’un extrême, en première définition, et ce qui « est au point le plus éloigné dans l’espace ou le temps ». Pris dans la considération géographique de l’hémicycle de l’assemblée, les extrêmes sont donc les opposés de là où on est placé. Logique qu’au centre, les deux soient le même extrême. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le mot recouvre évidemment une autre réalité. Outre le fait que le dictionnaire précise qu’en politique un extrême est un « groupe ou ensemble de groupes politiques professant les idées les plus tranchées », on peut aussi s’intéresser à l’étymologie du mot, qui renferme souvent nos usages les plus inconscients de la langue. Extrême est donc le superlatif d’« exter », soit ce qui est « au dehors », « à l’extérieur ». L’extrême serait ainsi ce qui n’est pas soi, c’est l’étranger, c’est l’inconnu. L’extrême serait donc un ennemi ? Pourquoi pas. Si un extrême devait aussi être au cœur du débat, c’est celui de la canicule qui arrive sur la France. Une canicule étrangère, inconnue, en plein mois de juin, alors qu’un tiers des départements sont déjà en alerte sécheresse. Et si c’était cela notre extrême commun ?