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Stéphane Distinguin, président de Faber Novel, a lu la lettre que l'investisseur américain Warren Buffett adresse chaque année aux actionnaires de son conglomérat Berkshire Hathaway. Voici ce qu'il a retenu de la lecture de «l'oracle d'Omaha».

Le numérique, c’est comme le rock’n roll, les vraies stars le sont avant leurs 27 ans. Cela leur donne le temps, ensuite, de commettre des pensées profondes et singulières comme Mark Zuckerberg, de Facebook, récemment: «il faut recruter des personnes pour lesquelles vous aimeriez travailler». Mais où sont les vieux? A Omaha, Nebraska.

 

La semaine dernière Warren Buffett a publié sa cinquantième lettre annuelle, à 84 ans, et confié quelques pages à son associé Charlie Munger, 92 ans, toujours actif. Cette lettre, écrite par l’homme qui valait 72 milliards de dollars, est un des grands moments de l’année capitaliste. Certes, on peut comprendre que les conseils de celui à qui vous auriez confié 1 dollar en 1964 et vous rendrait aujourd’hui 1,826 million de dollars, passionnent.

 

La philosophie de Berkshire Hathaway, le conglomérat qui défie les marchés financiers, se résume en deux des aphorismes dont Buffett a le secret: «Notre but est d’investir dans des entreprises extraordinaires à des prix ordinaires et non des entreprises ordinaires à des prix extraordinaires» et «Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous gagnez».

 

Dans l’édition 2014 de sa lettre parue le 1er mars 2015,  Warren Buffett prédit un avenir radieux pour l’économie américaine: «Le dynamisme inhérent à notre économie de marché continuera de faire des miracles. (…) Assurément, les meilleurs jours de l'Amérique sont devant elle.»

 

Mon propos n’est pas de disserter sur les idées, les options et la vision du monde de l’oracle d’Omaha. Mais, que peut-on retenir de cet exercice dans Stratégies, la revue du marketing, de la communication, des médias et du digital?

 

Le pensum du rapport annuel est en fait une occasion exceptionnelle de prendre du recul, de se mettre en scène et de se projeter: «Quand des gens intelligents expliquent leurs idées à un orang-outang, cela améliore la qualité de leur prise de décision». Se donnant depuis toujours l’image de l’investisseur pingre et «anti-establishment», Warren Buffett invite même ses actionnaires à utiliser Airbnb cette année.

 

Ecrire une lettre pour la postérité et ses actionnaires chaque année est aussi l’occasion, avant ses 84 ans et quelque soit son domaine, d’imaginer son activité dans cinquante ans. Ce qui semble plus utile et moins mégalo que ce que Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, pratique pour son autre entreprise Square en produisant une vision de l’avenir de sa solution de paiement dans… 5 000 ans.

 

Autre exercice précieux pour tout entrepreneur ou dirigeant: envisager sa succession. Sans révéler de nom, Warren Buffett écarte ses enfants après leur avoir refusé son héritage et annonce que son successeur est choisi.

 

Un exercice qui entretient, donc, et qui fait passer le temps aussi. Jeunes et moins jeunes entrepreneurs, vous devriez y penser…

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