Édito

En ouvrant le grand livre de l’histoire de Stratégies à l’occasion des 50 ans du magazine, on retrouve des grandes gueules, au franc parler réjouissant. Ainsi, en juillet 1979, dans la rubrique « Ce qu’ils ont aimé ou détesté », des publicitaires étrillent les campagnes. Jacques Séguéla (RSCG) : « On peut dire que la publicité s’est mise en vacances avec deux mois d’avance. C’est le désert et la médiocrité à perte de vue. Le premier Oscar de l’horreur revient à la campagne pour les économies d’énergies “Chassez le gaspi”. C’est le plus honteux gaspillage de l’histoire de la publicité. » Sanglant aussi, Jean-Michel Buche (Publicis) : « Ce mois-ci, pas d’hésitation pour trouver le premier au Bide-Parade. J’attribue l’Oscar de la Cochonnerie au film pour la collective du veau. Script : une femme embrasse fougueusement un homme, se tourne vers la caméra et nous confie : c’est bon, on dirait du veau ! ».

À l’inverse, Pierre Desproges et Daniel Prévost nous offrent une bonne tranche de rigolade dans le spot Rivoire & Carret de 1975. Tandis qu’en 1970 Salvador Dali dans la pub Lanvin (« Je suis fou ! Du chocolat Lanvin ») flanque toujours les chocottes, 50 ans après…

En 1979, une autre figure, Marcel Bleustein-Blanchet, entrepreneur à succès (il a fondé Publicis en 1926), livre son testament publicitaire dans Stratégies. En réalité, l’intervieweur va un peu vite en besogne car Bleustein-Blanchet ne passe officiellement la main qu’en 1987 à Maurice Lévy, qui vient lui-même de fêter ses 50 ans chez Publicis le 2 mars 2021. Joyeux anniversaire !

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