À quoi ressemblerait un monde où la mesure controversée des groupes de niveaux entre élèves s’appliquait en entreprise ?
La vie est un long apprentissage, surtout en entreprise. Sans prof, certes, mais apprentissage tout de même… Aimerait-on y appliquer les mêmes méthodes qu’à l’école ? La mesure controversée des groupes de niveaux entre élèves, au sein d’une même classe, mise en place en 6e et 5e depuis septembre 2024 par le gouvernement Attal, devrait être étendue à la 4e et la 3e prochainement, selon la nouvelle ministre de l’Éducation Anne Genetet. Faisons l’exercice d’imaginer cela dans notre vie d’adultes, afin de visualiser l’étendue des limites et des points forts de cette idée. Si ces groupes permettent ponctuellement, dans une période limitée dans le temps, de perfectionner une notion, de revoir les bases d’un domaine – combien en entreprise devraient revoir les bases du numérique ou du management ? – ou d’apprendre à se servir d’un outil, les groupes de niveaux permettent évidemment d’éviter de faire perdre du temps aux autres équipes, d’adapter les formations et de motiver tout le monde. Mais imaginons que l’idée, mal cadrée, devienne plus générale – toute idée finit par grandir. On retrouverait des sous-entreprises dans l’entreprise, aux performances dévastées, et des sur-entreprises, qui, dans notre monde, finiraient par essaimer pour aller performer ailleurs. Autrement dit, l’entreprise de départ n’y résisterait pas… Heureusement, la société n’est pas une entreprise : il n’y a pas de RH dans la vie, et il faut faire avec tout le monde.