340 films ont été agréé par le CNC l’an dernier, contre 237 en 2020. 1,1 milliards d’euros ont été investis dans la production française, soit le meilleur niveau après 2016. Mais la part des soutiens publics représente 10% de l’enveloppe totale. Du jamais vu.
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a publié, lundi 28 mars, le bilan 2021 de la production cinéma. Il est marqué par un effet de « rattrapage » qui permet de retrouver des niveaux d’avant crise sanitaire. Après une année 2020 en très net recul par rapport à 2019, avec 237 films agréés, l’année 2021 compte 340 films agréés, le nombre de jours de tournage passant de 4200 à 6946 jours contre un peu plus de 6000 avant la crise. Cette forte augmentation s’explique par un rattrapage important des projets non tournés. Si l’on observe la moyenne des films agréés en 2020 et 2021, on dénombre 289 films par an, soit un niveau un peu inférieur à celui observé sur les trois années pré-Covid (300 films chaque année).
1,1 milliard d’euros ont été investis dans la production cinématographique d’initiative française, soit le deuxième plus haut niveau de la décennie après 2016 (1,2 milliard). Plus de la moitié des films présente un devis inférieur à 4 millions d’euros avec une part des films à moins de 1 million qui atteint son plus bas niveau de la décennie après 2017 (25,3 % en 2021). A l’inverse, la part des films de 1 à 4 millions et celle des films de 4 à 7 millions atteignent un de leurs plus hauts niveaux, respectivement 38,1 % et 22,3 %. Le devis moyen par film d’initiative française s’élève à 4,2 millions d’euros en 2021, et à 3,7 millions hors quatre films au budget supérieur à 30 millions d’euros (Astérix et Obélix et l’empire du milieu, les Trois Mousquetaires – Milady, les Trois Mousquetaires – D’Artagnan, Notre Dame brûle).
315 millions d'euros de crédits d'Etat
La crise sanitaire s’est fait fortement sentir alors que le nombre d’entrées en salles se limite à 96 millions du fait des confinements et de 138 jours de fermeture des salles dans l’année. La part des soutiens publics atteint son plus haut niveau en 2021 (10%). « On a fonctionné avec 315 millions d’euros de crédits d’Etat exceptionnels sur deux ans », a rappelé Magali Valente, directrice du cinéma au CNC. Les chaînes ont rattrapé les sommes non investies en 2020 en assumant 30,1 % des devis des films d’initiative française (dont 40% du total pour Canal +). Elles sont les deuxièmes financeurs derrière les producteurs (37,1 %).A l’inverse, du fait des contraintes sanitaires, la part des apports étrangers atteint son plus bas niveau en 2021 (4,6 %), malgré un nombre de films en coproduction en hausse.
Parmi les attentes des professionnels du cinéma, la possibilité pour les producteurs indépendants travaillant pour les plateformes d’accéder à un fonds de soutien sélectif qui leur serait dédié. « On ne changerait pas la logique du soutien, ce serait une extension [en faveur des films exploités en SVOD] », a précisé Magali Valente. Par ailleurs, du fait de la baisse des minimums garantis consentis par les distributeurs, et pour faire face à une aversion au risque qui pourrait gripper le système, le CNC réfléchit à des mesures d’accompagnement des producteurs avec tous les acteurs de la filière, et notamment des banques.