Audiovisuel

L’Arcom et le CNC ont présenté samedi 20 mai, à l’occasion du Festival de Cannes, une campagne de sensibilisation anti-piratage. Conçue par l’agence Prodigious, celle-ci a pour objectif de valoriser l’offre légale.

Selon un rapport de l’Office européen pour la propriété intellectuelle (Euipo), publié en 2021, le piratage est en recul en Europe (-34% en 2020), une tendance qui concerne tous les types de contenu. Le piratage de films a par exemple reculé de 51%, celui des programmes télévisés de 27%. «L’offre légale s’est énormément structurée et développée. De plus en plus de gens regardent des films et séries en passant par ces offres», explique à Stratégies Marie Liutkus, directrice de la communication de l’Arcom, qui a présenté samedi 20 mai, à l'occasion du Festival de Cannes, une campagne de sensibilisation contre le piratage aux côtés du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée). 

Depuis la fusion du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) en 2022, qui a donné naissance à l'Arcom, l’autorité publique indépendante a pour mission de lutter contre le piratage et d’en faire la prévention. En coopération avec les ayants droit du cinéma et du secteur de l'audiovisuel, l'Arcom a notamment permis de mettre en place des mesures de blocage sur certains services illégaux. Elle a annoncé avoir bloqué 166 noms de domaines de sites abritant des contenus pirates, depuis octobre 2022.

Un premier bilan montre l'efficacité des mesures de blocage : sur la période octobre 2022-avril 2023, 38% des internautes ayant des pratiques illicites reconnaissent avoir déjà été confrontés à un blocage d'un service illicite proposant des contenus audiovisuels ou cinématographiques. Confrontés à un blocage 7% des internautes concernés déclarent s'être tournés vers l'offre légale et 46% ont abandonné leur recherche. 

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Aujourd'hui, l'Arcom et le CNC vont un cran plus loin avec cette campagne de sensibilisation. Conçue par l’agence Prodigious (Publicis), retenue suite à un appel d’offres, celle-ci vise à remercier celles et ceux qui font le choix de ne pas pirater et privilégient les offres légales au quotidien. «Merci à vous, qui soutenez la création en regardant légalement vos films et vos séries», affiche le slogan à la fin des quatre spots TV. «On voulait que cette campagne ne soit ni moralisatrice, ni culpabilisante mais qu’elle garde un message impactant, déclare Sarah Drouhaud, directrice de la communication du CNC. L’objectif, c’était vraiment de sensibiliser à la protection de la création, de valoriser l’offre légale et d’inciter les gens à y adhérer.»

Réalisé par Bill Barluet, le film met en scène trois «pirates» repentis, qui consultent un coach anti-piratage, incarné à l’écran par la comédienne Julie Ferrier. La mission de cette coach est de les aider à retrouver le chemin de la légalité. «On a choisi un registre un peu absurde, drôle et décalé, un ton qui nous parait le plus efficace pour sensibiliser notre public principal», explique Sarah Drouhaud. «L’avantage de ce récit, c’est qu’il nous a permis d’aborder plusieurs personnages, et de mettre en scène plusieurs profils de "pirates", précise de son côté Marie Liutkus, de l'Arcom. Après un certain nombre d’études que nous avons menées depuis plusieurs années, le profil type du pirate est un homme urbain, âgé de 20 à 40 ans. Donc nous avions à la base une cible principale mais on a également pu s’adresser au plus grand nombre en rajoutant deux autres profils, Clémentine, une jeune novice de 18 ans, et Hector, un vétéran repenti, plus âgé et pirate de la première heure de l’internet.»

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La campagne sera diffusée en juin, avec un spot TV et cinéma de 30 secondes, trois déclinaisons numériques de 20 secondes pour le web et les réseaux sociaux, et 2 spots radio de 20 secondes. «La campagne a vraiment été pensée pour permettre à l’ensemble des chaînes télévisées, radios ou plateformes de pouvoir s’emparer du sujet en la diffusant sur ses antennes», termine la directrice de la communication de l’Arcom.

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