Marie-Sophie Lacarrau, portrait d'une éternelle optimiste

Marie-Sophie Lacarrau est née dans l’Aveyron, mais n’y a jamais vécu. « Pour ma mère, très fière d’être aveyronnaise, il était impensable que je naisse ailleurs que dans son département d’origine ! » explique la journaliste. Pour autant, elle est très connectée à ce coin de la France. « Je sens que ma force et ma vérité viennent de là », dit-elle. Après une classe préparatoire littéraire à Toulouse, puis une licence de lettres modernes, Marie-Sophie Lacarrau prépare les concours d’école de journalisme, mais rate l’oral. « À ce moment-là, je me dis qu’il va me falloir plus d’expérience, alors je fais un maximum de stages. On me propose du travail, et je commence à présenter une émission sur le 4x4, puis je fais mes débuts à l’actu chez France 3 Quercy-Rouergue, raconte-t-elle. J’ai très vite aimé la présentation, le fait de raconter une histoire aux téléspectateurs du début à la fin. Mais j’aime aussi le reportage ! D’ailleurs, je pense que s’il y a quelque chose qui me manque aujourd’hui, ce sont les rencontres faites sur le terrain… » Pendant plusieurs années, Marie-Sophie Lacarrau souffre du syndrome de l’imposteur. Elle qui n’a pas fait d’école de journalisme a régulièrement l’impression de prendre la place de quelqu’un. « J’avoue que cela m’a longtemps empoisonné la vie », confie-t-elle.

Un tournant décisif

En janvier 2021, Marie-Sophie Lacarrau prend la place de Jean-Pierre Pernaut, présentateur historique du journal de 13 heures sur TF1. « Avec du recul, je me rends compte qu’accepter de prendre sa suite a été le plus gros défi de ma carrière. Cela faisait trente-trois ans qu’il déjeunait avec les Français, et du jour au lendemain, à la fin du générique, ils découvrent quelqu’un d’autre à sa place », se souvient-elle. Avant de poursuivre : « J’ai passé beaucoup de temps avec Jean-Pierre. Il m’a parlé de son quotidien, comment il choisissait un sujet et pas un autre, c’était précieux. Et puis le passage de relais à l’antenne, honnêtement, je crois qu’on n’avait jamais vu ça dans l’univers des médias ! »

Une passation qui fonctionne puisque le journal de 13 heures de TF1 représente en moyenne plus de 41 % de part d’audience. « On est restés très forts sur nos fondamentaux, avec les régions, les préoccupations du quotidien, et moi j’y ajoute une touche d’optimisme car je suis comme ça, note Marie-Sophie Lacarrau. Le 13H m’aide à me ressourcer, parce que c’est une ouverture sur les régions françaises. Chaque jour, je me balade et ça me fait du bien, car ma campagne me manque. Il y a huit ans, j’habitais encore dans un village de 1 000 habitants avec vue sur les Pyrénées ! » Si les contraintes n’existaient pas, elle continuerait de présenter le journal… depuis son jardin ! « On pourrait imaginer délocaliser l’équipe, peut-être qu’eux aussi auraient envie de faire un saut dans leur région. Alors le 13H deviendrait un journal tournant et chaque semaine, on serait dans une région différente », suggère Marie-Sophie Lacarrau. Affaire à suivre.