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Le tourisme chinois connaît une croissance exponentielle: les éditeurs, français ou chinois, ne s'y trompent pas, et lancent de nombreux guides à leur intention.

Son nom signifierait «Paradis terrestre» ou encore «Havre de Paix»... Le cadre subtilement raffiné du Shangri-La Hôtel, face à la tour Eiffel, servait de camp de base à Janet Law, éditrice du South China Morning Post, le quotidien de langue anglaise de Hong Kong. Le titre, qui s'adresse aux milieux d'affaires hong-kongais, vient de lancer Paris Shopping magazine, un semestriel destiné aux Chinois en villégiature dans la capitale. «Les Chinois sont en attente d'un guide rédigé par les Chinois», estime Janet Law. Pour la rédaction de ce nouveau magazine, les équipes du South China Morning Post ont fait appel à une équipe constituée de «Chinois qui vivent à Paris».

 

Car, même pour les sinophiles, il demeure certaines idées reçues sur les touristes chinois. «Par exemple, même s'ils peuvent être fortunés, ils ne descendent pas forcément dans des hôtels de luxe, et ne mangent pas nécessairement dans de grands restaurants, explique Janet Law. Ils préfèrent conserver leur argent afin de faire des achats à Paris.» En effet, selon l'Organisation mondiale du tourisme, les Chinois consacrent 60% de leur budget au shopping de luxe.


Le prochain numéro sort en novembre, «mais, par la suite, le Paris Shopping magazine sera disponible en avril et en septembre», précise Janet Law. Histoire de coller au plus près, comme l'explique l'éditrice, des vacances des Chinois. «La plupart bénéficient de deux périodes de congés par an, explique-t-elle. L'une en mai, pour la fête du Travail, l'autre en octobre, pour les vacances nationales.» Le titre, écrit en chinois simplifié, «pourrait passer à une périodicité trimestrielle, si les résultats sont satisfaisants», et sera mis en distribution à 100 000 exemplaires, notamment dans les 600 points de vente de l'agence de voyage China Travel Services à Beijing, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen, ainsi que dans les hôtels parisiens, les bus, l'Office de tourisme chinois...

 

Van Cleef & Arpels, Louis Vuitton, les grandes régies... Comme s'en félicitait Janet Law, les marques de luxe françaises ainsi que les acteurs de l'achat d'espace ont déroulé le tapis rouge à ce nouveau guide, qui vient rejoindre une salve de nouveaux titres lancés en cette rentrée. En juillet dernier, Le Figaro lançait Paris chic, un trimestriel haut de gamme, diffusé à 220 000 exemplaires, dont 150 000 exemplaires en Chine et 70 000 en France. Les éditions Jalou, quant à elles, sortiront en 2012 sur le marché le trimestriel L'Officiel Paris, distribué à 70% en Chine. Il s'agit de se mettre en ordre de bataille: en onze ans, le nombre de Chinois en visite en France va plus que tripler: ils étaient 600 000 en 2009, ils seront 2 millions en 2020.

 

(encadré)

 

Les groupes européens présents en Chine

 

Lancer un titre sur le sol chinois s'avère plus problématique: le système de distribution y est encore d'une grande complexité, sauf à y installer son propre circuit, comme l'a fait le suisse Ringier, très présent en Chine continentale. Déjà présent en Chine avec Marie Claire et Marie Claire Beauté, le groupe Marie Claire continue lui aussi de se développer dans l'empire du Milieu. Il s'est ainsi installé à la table des Chinois en mai dernier, en lançant une déclinaison de La Revue du vin de France(RVF). Fruit d'un accord de licence avec le groupe Seek, qui publie le magazine économique Caijing, le titre est un bon produit de synthèse puisque les vins français sont traités par la RVF à Paris tandis qu'une équipe en Chine s'occupe des vins du monde et chinois. 

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