Écologie
Le rapport de La Fabrique écologique, remis au gouvernement, rejette en revanche l'idée d'interdiction de la publicité pour certains produits, comme les SUV, estimant compliqué de définir les critères conduisant à une telle mesure.

La publicité doit mieux informer le consommateur de l'impact climatique des produits et services qu'elle vante et la profession doit tendre vers la neutralité carbone, selon un rapport remis au gouvernement, sans aller jusqu'à l'interdiction de certaines publicités.

Ce rapport, commandité en octobre 2019 par le ministère de la Transition écologique au think tank La Fabrique écologique, a été remis jeudi 11 juin à la ministre Elisabeth Borne, a indiqué à l'AFP Géraud Guibert, président de la structure.

Ce rapport analyse l'impact de la publicité sur le climat et la biodiversité, à la fois direct (consommation de papier et d'énergie, panneaux publicitaires) et indirects avec l'«accroissement de la consommation des produits», ainsi que les réglementations existantes, et propose 23 mesures «au service de la transition écologique».

«Il n'y a pas aujourd'hui de réflexion de fond sur le sujet», indique Géraud Guibert, président de La Fabrique écologique, qui note toutefois que «le sujet monte en puissance». «Le secteur de la publicité a très peu pris en compte le climat et la biodiversité», relève-t-il. «Il faut que la publicité serve à informer le consommateur de façon beaucoup plus précise de l'impact de ses actions pour le climat et la biodiversité.»

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Dans ce but, La Fabrique écologique préconise que le secteur publicitaire s'engage à «atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050», que la publicité soit interdite «dans les années précédant l'échéance prévue de disparition d'un produit ou d'un service»comme des objets en plastique à usage unique ou les moteurs thermiques, de «garantir l'extinction la nuit de tous les panneaux hors ceux figurant sur un équipement urbain» en fonctionnement, que les panneaux publicitaires dans les vitrines soient aussi soumis au code de l'environnement et donc soient éteints la nuit, ou encore de lutter contre l'affichage sauvage.

Le rapport propose aussi «une contribution pondérée selon les impacts environnementaux» ou encore de réformer le mécanisme d'auto-régulation du secteur. Il rejette en revanche l'idée de l'interdiction de la publicité pour certains produits, comme les SUV, estimant compliqué de définir les critères conduisant à une telle interdiction et qu'elle pourrait être facilement contournée.

Ce rapport pourra alimenter la réflexion de la Convention citoyenne pour le climat, qui doit boucler ses travaux le week-end du 20 juin. «Ce débat va devoir nécessairement s'intensifier au regard du pouvoir prescripteur de tendances de la publicité», a réagi la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson.

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