Une étude réalisée par Cision, menée auprès de 3000 journalistes en France et à l'international, met en avant les défis actuels des professionnels de l’information en fonction des régions du monde. L’enquête vise également à éclairer les attachés de presse sur les pratiques à adopter vis-à-vis des journalistes qui se montrent notamment quelque peu fatigués des relances.
Combien de fois peut-on relancer un journaliste ? Une seule fois, à en croire l’étude Cision, fournisseur de solutions technologiques pour les professionnels des RP et de l'influence, qui dévoile les résultats de sa dernière enquête « State of The Media », réalisée en janvier et février 2024 auprès de 3000 journalistes officiant dans 19 pays. À la question « Combien de fois un professionnel des RP peut-il vous relancer après un pitch ? », plus de la majorité (64%) répond « une fois », 27% « jamais ».
Seuls 8% des journalistes ont coché « plusieurs fois » alors qu’ils étaient 17% en 2023 : cela montre une fatigue de la profession. Et gare aux spammeurs : 77% des journalistes se disent prêts à bloquer les mails de RP redondants et non ciblés. Pour la forme, ils sont 87% à préférer recevoir les pitchs par mail et seulement 13% à choisir le téléphone.
Pour le fond, le mot d’ordre est la pertinence : « comprendre mon audience cible et ce qui l’intéresse » est la première consigne des journalistes (68%) envers les professionnels des RP. Viennent ensuite « me mettre en lien avec des experts pour des interviews » pour 52% et « fournir des data et des données de recherche » pour 48%.
Maintenir la crédibilité du média
Concernant les défis auxquels ils font face, les journalistes français et, dans une moindre part, européens en général, priorisent le maintien de la crédibilité de leur média comme source d’information fiable et la lutte contre les « fake news » (58% France, 44% Europe). Alors qu’en Amérique du Nord et en Asie, le premier défi des journalistes est de s'adapter à l'évolution des comportements de l'audience en matière de consommation de l'information (43% et 40%, vs 34% pour les Français).
De plus, les journalistes français mentionnent moins que l’ensemble des Européens le manque de personnel et de ressources comme un défi (23% vs 37%), ce dernier étant le plus durement ressenti par les Américains (41%). En revanche, les journalistes français tout comme leurs confrères d'Asie, regardent l'émergence de l'IA dans leur métier avec plus de vigilance que les journalistes des autres régions du monde.
Une adoption lente de l'IA
Pourtant, les journalistes français ont une adoption plus lente de l’IA. La majorité n’y a jamais recours (59% vs 53% des journalistes dans le monde) et seuls 7% en ont une utilisation régulière (12% pour leurs confrères à l’international). Néanmoins, ils sont quasiment autant à dire y recourir souvent (4% vs 5% dans le monde). Aussi, ils utilisent moins l’IA pour construire leurs articles, que ce soit pour créer les grandes lignes de leurs sujets ou faire une ébauche de contenu (17% vs 19% dans le monde) ou pour préparer les questions des interviews (3% vs 11%). En revanche, ils s’appuient sur l’IA pour effectuer des recherches (33 % vs 23% dans le monde) et créer des supports multimédias (19% vs 8%).
Enfin, 25% des journalistes français disent utiliser la data d’engagement (nombre de vues, taux de clics, audiences, partages sur les réseaux sociaux, commentaires...) pour choisir leurs sujets contre 32% en Europe, 35% en Amérique du Nord et 58% en Asie. Autre fait notable : les journalistes français veulent accentuer leur présence sur LinkedIn (71% vs 46% pour les journalistes des autres pays européens).